Dernière mise à jour à 09h13 le 27/05
Bien que le découplage avec la Chine ait été récemment encouragé par certains responsables politiques, le plus grand pays en développement du monde est appelé "à rester un centre de production essentiel pour la plupart des multinationales dans un avenir proche", selon des experts cités dans des médias japonais.
"Sortir de Chine les cha?nes d'approvisionnement sera probablement un processus plus délicat et plus progressif qu'il n'y para?t à première vue", estime ainsi James Crabtree, professeur associé à l'Ecole de politique publique Lee Kwan Yew de l'Université nationale de Singapour, dans un article paru le 20 mai dernier dans l'hebdomadaire Nikkei Asian Review.
Pour l'heure, la Chine jouit d'un avantage évident : son économie est ouverte aux affaires, tandis que ses rivaux dans le secteur manufacturier comme l'Inde ou la Malaisie sont toujours sous confinement, note-t-il. Dans la course aux nouvelles sources de masques et d'équipements de protection individuelle, "la Chine fera plus d'affaires, pas moins", selon lui.
Sur le long terme, des pays alternatifs tels que le Vietnam sont beaucoup plus petits que la Chine et n'offrent rien de comparable au professionnalisme, à la gamme et à l'échelle des options que l'on trouve à Shenzhen ou dans d'autres hubs chinois, pense M. Crabtree.
"Les entreprises mondiales ne se précipiteront probablement pas pour fermer des usines chinoises ou annuler des contrats d'approvisionnement si les alternatives sont moins fiables et plus co?teuses", ajoute-t-il.
Tang Jin, analyste principal à la banque japonaise Mizuho, a souligné au quotidien économique Nihon Keizai Shimbun que les entreprises nippones qui fabriquent à l'étranger visent soit un co?t bas, soit les marchés de vente.
Pour ce qui est du premier, elles peuvent en effet se délocaliser en Asie du Sud-Est. Mais pour le second, elles sont déjà devenues une partie importante de la cha?ne d'approvisionnement chinoise avec une dépendance à l'énorme marché chinois. L'industrie automobile en est un exemple typique.
Le besoin annuel de la Chine de 2,5 millions d'automobiles et de profondes cha?nes industrielles automobiles n'empêcheront pas juste les entreprises nippones à quitter ce territoire, mais les encourageront à y accro?tre leurs investissements, dont les véhicules électriques et intelligents, note M. Tang.
Lorsque la vague du COVID-19 refluera, il faudra un certain temps pour que les marchés automobiles européens et nord-américains se redressent, ce qui va conduire les constructeurs automobiles japonais à fonder davantage d'espoir sur le marché chinois, conclut-il.