Dernière mise à jour à 08h28 le 26/10
Costume sombre, cravate rouge et l'air confiant qui lui est familier. La première apparition publique de Xi Jinping de son deuxième mandat en tant que timonier du plus grand parti politique au monde rappelle ce jour où, il y a cinq ans, il a pris pour la première fois la direction du Parti.
Son plan ambitieux et sa grande vision pour l'avenir suggèrent cependant qu'une "nouvelle ère" débute.
S'adressant à des journalistes peu après que la première session plénière du 19e Comité central du Parti communiste chinois (PCC) a élu mercredi matin le Bureau politique et son Comité permanent, M. Xi a qualifié les cinq prochaines années de période charnière historique.
"Dans ce nouveau contexte, nous devons adopter une nouvelle attitude et surtout, réaliser de nouveaux accomplissements", a-t-il indiqué, réélu secrétaire général du Comité central du PCC pour son deuxième mandat.
Selon lui, la Chine continuera d'approfondir la réforme et de s'ouvrir davantage au monde extérieur dans les cinq prochaines années.
Elle oeuvrera pour une croissance économique durable, une prospérité pour tous, tout en travaillant avec d'autres nations pour "construire une communauté de destin pour l'humanité" afin d'apporter de "nouvelles contributions encore plus grandes à la noble cause de la paix et du développement pour toute l'humanité", a-t-il souligné.
"Le PCC, parallèlement, deviendra une force puissante à l'échelle nationale stimulant le développement et le progrès de la Chine, tout en se débarrassant de tous les virus rongeant les tissus du Parti", a-t-il fait remarquer.
"Nous ne devons jamais entretenir l'idée de s'arrêter pour souffler ou pour faire une pause", a indiqué M. Xi dans son discours télévisé.
Ce sens de la mission et cette résolution font écho à ses propos de novembre 2012.
Il y a cinq ans, quand M. Xi est entré dans le Grand Palais du Peuple en tant que dirigeant du Parti, il faisait face à une économie ralentissant, à un déséquilibre grandissant des richesses et à une corruption généralisée.
Pour lutter contre ces problèmes, il a lancé une réforme structurelle du c?té de l'offre, ainsi que la campagne anti-corruption la plus rigoureuse de toute l'histoire chinoise, et a oeuvré pour améliorer la gouvernance du pays par le Parti.
La détermination et la résolution sans égales de M. Xi ont porté leurs fruits. Entre 2013 et 2016, le PIB chinois a progressé à un rythme annuel moyen de 7,2%, contre 4% dans les économies développées, et 2,5% à l'échelle mondiale.
Le nombre de personnes vivant dans la pauvreté n'était plus que de 43,35 millions fin 2016 contre près de 100 millions fin 2012.
Un élan incomparable a été donné à la lutte contre la corruption, une réforme fondamentale a été lancée dans l'armée, et des projets menés par la Chine, dont l'initiative "la Ceinture et la Route", sont repris dans des documents de l'ONU.
Ces "changements historiques" ont conduit de nombreuses personnes à se poser la même question : qu'est-ce que la Chine pourrait accomplir prochainement avec M. Xi à ses commandes ?
Les cinq prochaines années seront une période critique pour le PCC, composé de plus de 89 millions de membres, dans la réalisation de la vision du développement de la Chine établie par M. Xi.
La Chine a fixé 2020 comme date butoir de la fin de l'édification d'une société de moyenne aisance à tous les égards, soit "Xiaokang" en chinois, tout juste un an avant le centenaire du PCC.
Mais l'impact de M. Xi sur l'avenir de Chine pourrait aller plus loin que cela.
La semaine dernière, M. Xi a déclaré que le socialisme chinois était entré dans une "nouvelle ère" et a détaillé un plan de développement en deux phases pour permettre au pays de devenir un "grand pays socialiste moderne" d'ici le milieu du siècle.
La Chine travaillera avec ardeur durant 15 années supplémentaires sur les bases jetées par la "société de moyenne aisance" afin de garantir que la modernisation socialiste soit "essentiellement réalisée d'ici 2035".
D'ici le milieu du 21e siècle, la Chine deviendra "un leader mondial en termes de force nationale globale et d'influence internationale", a indiqué M. Xi à plus de 2.300 délégués.
Ce qui signifie que la Chine s'est fixée un objectif plus élevé pour les trente prochaines années environ, et que son processus de modernisation s'accélérera.
"Après des décennies de travail assidu, le socialisme à la chinoise est entré dans une nouvelle ère", a déclaré mercredi M. Xi devant les journalistes.
"La montée en puissance de la Chine justifie entièrement l'annonce d'une 'nouvelle ère' tant pour la Chine que pour le monde", a-t-il souligné.