La Chine a accusé, jeudi, l'Inde de prendre la protection du Bhoutan comme excuse pour légitimer son incursion à la frontière sur le territoire chinois.

"L'intention de l'Inde est très claire, en utilisant 'la soi-disant préoccupation de la sécurité' ainsi que la protection du Bhoutan comme prétextes pour franchir la frontière Chine-Inde dans la section du Sikkim et entrer sur le territoire chinois de Doklam", a indiqué le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang.

En créant des différends à Doklam, l'Inde vise à entraver les négociations frontalières entre la Chine et le Bhoutan, a noté M. Geng, lors d'une conférence de presse régulière.

Doklam fait partie du territoire chinois et il n'y a aucun différend à ce sujet, a expliqué le porte-parole.

La Chine et le Bhoutan ont commencé leurs négociations frontalières depuis les années 1980, et ont organisé 24 cycles de négociations.

Bien que la frontière Chine-Bhoutan ne soit pas officiellement délimitée, les deux pays ont atteint un consensus fondamental sur la condition pratique et la ligne de démarcation de leur région frontalière, a ajouté M. Geng.

"La Chine respecte les accords relatifs avec le Bhoutan, et les activités de la Chine à Doklam n'ont violé aucun accord bilatéral, ni perturbé le statu quo", a-t-il poursuivi.

Le ministère indien des Affaires extérieures a parlé de "graves conséquences sécuritaires".

"La Chine et l'Inde, deux pays voisins, doivent bien s'entendre", a-t-il noté.

L'accusation selon laquelle la construction de la route entreprise par la Chine a des conséquences sécuritaires est "ridicule", a précisé le porte-parole, ajoutant que l'Inde avait construit d'énormes d'installations à la frontière Chine-Inde dans la section du Sikkim ces dernières années, déployé des troupes, construit des fortifications à la ligne de démarcation ou même au-delà, et changé le statu quo de la région frontalière.

La Chine a l'intention de résoudre la question par la voie diplomatique et des moyens pacifiques une fois que l'Inde aura retiré ses troupes du territoire chinois, a souligné M. Geng.