Dernière mise à jour à 08h44 le 22/01
Donald Trump, devenu vendredi le 45e président des Etats-Unis, doit être félicité pour exercer cette fonction aussi cruciale à un moment qui l'est tout autant. Le monde attend de lui qu'il affronte les défis dans son pays et dans le monde en faisant preuve de jugement et de sagesse et qu'il fasse jouer pleinement la coopération sino-américaine pour surmonter ces épreuves.
En tant qu'homme d'affaires réputé et expérimenté, le nouvel homme fort à Washington conna?t mieux que d'autres la valeur d'un partenariat sino-américain solide. Aussi doit-il s?rement savoir que les investissements des entreprises chinoises profitent à l'économie américaine et peuvent aider à créer davantage d'emplois aux Etats-Unis.
Le milliardaire chinois Jack Ma, fondateur du géant de l'e-commerce Alibaba, a promis lors d'une récente rencontre avec M. Trump que son groupe allait contribuer à créer un million d'emplois aux Etats-Unis en aidant les petites entreprises et les agriculteurs à vendre leurs produits en Chine et dans d'autres pays d'Asie via sa plateforme de commerce en ligne.
Sur le front diplomatique, Beijing et Washington jouissent aujourd'hui de plus grandes marges de coopération qu'auparavant.
Face au prochain défi que représente la dénucléarisation de la péninsule coréenne, M. Trump ne trouvera pas un partenaire plus engagé, plus disponible et disposant de suffisamment d'influence et de ressources que la Chine.
Les deux pays font face à une opportunité sans précédent de travailler ensemble à gérer des défis sécuritaires globaux non conventionnels tels que le terrorisme, le changement climatique et la cybersécurité.
M. Trump a soulevé des interrogations dans le monde avec ses tweets sur la devise chinoise, Ta?wan et la péninsule coréenne. Son intention de vouloir négocier avec ces "monnaies d'échange" en poche est on ne peut plus claire, mais il va vite se rendre compte que les dirigeants des deux pays se doivent d'employer des moyens plus éprouvés et efficaces pour communiquer plut?t que d'échanger des piques par tweets interposés.
L'administration Trump a aussi besoin de temps, comme ses prédécesseurs, pour comprendre la complexité des relations sino-américaines. Vouloir que les deux plus grandes économies mondiales jouent un jeu à somme nulle risque, si celui-ci n'est pas ma?trisé, de leur causer du tort à tous les deux, ainsi qu'à toute perspective de paix et de prospérité dans le monde.
La coopération favorise la bonne volonté et les provocations des tensions. Pour ces deux pays dont les relations bilatérales sont plus complexes que d'autres étant donné leurs différences de système social et de développement, il est impératif d'avoir des dirigeants rationnels qui privilégient les intérêts communs au détriment des différends et le renforcement de la confiance aux pinaillages.
Mais la coopération nécessite de respecter ce qui est important pour les uns comme pour les autres, et qu'il est prudent de ne pas bafouer.
La détermination de la Chine à préserver ses intérêts fondamentaux à Ta?wan et dans les ?les de la mer de Chine méridionale a toujours été forte.
La coopération exige également une flexibilité réciproque, plut?t qu'une mentalité protectionniste. Parmi toutes les options évoquées, la moins souhaitable pour Trump serait de donner suite à ses menaces d'infliger des taxes d'importation punitives à son principal commercial et d'accuser la Chine de "manipuler" sa devise. Il doit savoir que tout protectionnisme engendre des représailles.
Il est grandement à espérer que l'administration Trump prenne en compte les intérêts de son pays et du monde en général et qu'il se lance dès que possible dans une coopération mutuellement bénéfique avec la Chine.