Dernière mise à jour à 15h19 le 06/07
Le 5 juillet, sous les auspices de l'Institut des Finances Chongyang de l’Université Renmin de Chine et la Fondation Carnegie pour la paix internationale, un dialogue sur la question de la mer de Chine méridionale a eu lieu le 5 juillet à Washington entre l'Institut de recherche sur la mer de Chine méridionale, un groupe de réflexion chinois, et le Centre international Woodrow Wilson, un groupe de réflexion américain. 15 représentants de grands établissements universitaires et anciens diplomates américains et plus de 10 experts chinois ont dialogué ensemble à cette occasion. Les experts chinois et américains estiment que la question de la mer de Chine méridionale ne doit pas devenir un obstacle aux relations sino-américaines, que les deux parties devraient renforcer le consensus par le dialogue et préserver ensemble la paix et la stabilité en mer de Chine méridionale.
Dai Bingguo, ancien conseiller d'Etat chinois a souligné que, depuis des décennies, les Philippines et d'autres pays occupent illégalement des ?les Nansha, qui appartiennent à la Chine, et qu’ils procèdent à des projets massifs de construction, des déploiement d'armes et d'équipements, et s’y livrent constamment à des actes de provocation en mer. ? Dans le problème de la mer de Chine méridionale, la Chine n’est en aucun cas fauteuse de troubles ni briseuse de paix, mais pleinement une victime ?.
De son c?té, Chas Freeman, diplomate américain chevronné, estime que les intérêts chinois dans la mer de Chine méridionale s’appuient sur l'histoire. Depuis les temps les plus anciens, la Chine a établi sa souveraineté sur les ?les de la mer de Chine méridionale et les eaux adjacentes. En 1945, aux termes de la ? Déclaration du Caire ? et de la ? Proclamation de Potsdam ?, et avec l’aide des états-Unis, la Chine a pu rétablir sa souveraineté sur les ?les Xisha et Nansha, occupées illégalement par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale.
Au sujet de la demande d’arbitrage sur la Mer de Chine méridionale unilatéralement déposée par les Philippines, M. Freeman estime que cette demande d'arbitrage est axée sur des problèmes domestiques philippins, pour essayer de détourner les critiques de l’opinion interne face à des échecs en matière de politique étrangère.
? Des experts juridiques de renom d'Europe et d'autres pays ont souligné que l'ensemble du processus d'arbitrage sur la mer de Chine méridionale est illégal ?. William Jones, expert américain en questions internationales et chef du bureau de Washington du magazine Executive Intelligence Review, a déclaré aux journalistes que ce petit jeu des Philippines en demandant l'arbitrage a pour but de leur permettre d’échapper à leurs obligations de consultations bilatérales avec la Chine. Quel que soit le résultat de l'arbitrage, il a pour but de faire pression sur la Chine, de la forcer à renoncer à clamer sa souveraineté. ? Il ne s’agit pas de résoudre le problème, mais de mettre en place des obstacles, et d’obtenir des éléments de marchandage pour des négociations ?.
? S’agissant de l'arbitrage sur la mer de Chine méridionale, il est illusoire de penser que la Chine fera le moindre compromis ?. Wu Shicun, directeur de l'Institut de recherche sur la mer de Chine méridionale, a dit aux journalistes que le fait que la Chine ne participe pas et n’accepte pas l'arbitrage est motivé, que la Chine défendra fermement sa souveraineté en mer de Chine méridionale et qu’elle ne fera aucune concession sur les questions concernant ses intérêts fondamentaux.
Sur la question de la mer de Chine méridionale, les états-Unis soutiennent qu’ils ne prennent pas position, mais en fait, ils ont choisi leur bord, et cette approche a été critiquée par les participants. En fait, pendant un temps assez long après la guerre, les états-Unis ont effectivement reconnu et respecté la souveraineté de la Chine sur les ?les Nansha. ? Le fait que les Etats-Unis disent maintenant ne pas prendre position sur la question territoriale est en fait un pas en arrière, c’est une négation de l’ordre international d'après-guerre à la construction duquel ils ont eux-mêmes participé ?, a souligné Dai Bingguo.
Zhu Feng, directeur exécutif du Centre de recherche en innovation et synergie en mer de Chine méridionale de l’Université de Nanjing, a précisé aux journalistes que les Etats-Unis ne sont pas signataires de la ? Convention des Nations Unies sur le droit de la mer ?, et qu’ils ne sont pas non plus un pays riverain de la mer de Chine méridionale ; s’ils ne cessent de se mettre en avant, c’est parce que l'arbitrage concernant la mer de Chine méridionale est devenu pour eux une tentative visant à affaiblir les actions de la Chine dans cette zone, de la forcer à accepter l’occupation illégale de certaines ?les et récifs de la mer de Chine méridionale par un certain nombre de pays, et de restreindre les droits maritimes et les intérêts de la présence maritime de la Chine en mer de Chine méridionale.
Selon un récent rapport de Ron Paul, ancien membre du Congrès des Etats-Unis, les provocations américaines pour susciter un conflit avec la Chine en mer de Chine méridionale sont dangereuses, co?teuses et inutiles. L’envoi par les Etats-Unis de navires de guerre dans la région est destructeur pour les relations bilatérales, ils ne cherchent pas à résoudre le problème par des moyens diplomatiques, mais en intimidant et en mena?ant la Chine.
Michael D. Swaine, chercheur émérite à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, estime que le résultat de l’arbitrage sur la question de la mer de Chine méridionale ne doit pas porter atteinte aux relations sino-américaines, sinon ce serait extrêmement stupide. Il croit que les deux parties devraient expliquer plus clairement leur position, parvenir à un consensus, et éviter les conflits.
John D. Negroponte, ancien secrétaire adjoint d'Etat américain, a enfin prononcé un discours lors du dialogue, dans lequel il a dit que depuis l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les états-Unis, les deux parties ont établi une vaste coopération dans divers domaines comme le commerce, le changement climatique, soulignant qu’il faudrait ? chérir pleinement les fruits du développement des relations sino-américaines ?.