La Chine joue un r?le de plus en plus actif et important au Fonds monétaire international (FMI), tendance qui est appréciée et proportionnelle à ses accomplissements remarquables et à son influence et à sa force économiques croissantes, a déclaré la directrice générale du FMI Christine Lagarde jeudi.
"Dans la période à venir, l'influence de la Chine dans l'économie mondiale et son r?le dans la gouvernance économique mondiale continueront d'augmenter", a dit Mme Lagarde à Xinhua lors d'une interview exclusive avant son départ pour Beijing où elle participera à un forum sur le développement chinois.
"Cela reflétera, en partie, les transformations de son économie à travers les réformes soulignées lors du troisième plénum, qui aider ont à rééquilibrer l'économie et à parvenir à une croissance de meilleure qualité et plus durable", a-t-elle indiqué.
"Cela aura également des implications positives pour le reste du monde, et nous attendons avec une grande impatience le déroulement de ces évolutions", a-t-elle ajouté.
Mme Lagarde a fait remarquer que la Chine, l'un des plus gros actionnaires du FMI, deviendrait également son troisième membre le plus important une fois que les réformes de gouvernance de l'institution adoptées en 2010 seraient entrées en vigueur.
Concernant l'économie chinoise, a-t-elle indiqué, accomplir les transformations recherchées par la direction chinoise demandera une mise en oeuvre constante et en temps voulu de la feuille de route pour les réformes annoncées lors du 3e plénum du 18e Comité central du Parti communiste chinois l'année dernière.
Alors que cette mise en oeuvre peut représenter un défi, son succès entra?nera des avantages significatifs pour la Chine comme pour l'économie mondiale, a-t-elle estimé.
"Dans le court terme, contenir les risques exigera de ma?triser la rapide croissance du crédit et les emprunts hors budget des gouvernements locaux. De telles politiques de relance ont fourni un soutien appréciable à la Chine et à l'économie mondiale depuis la crise financière mondiale", a déclaré la chef du FMI.
Toutefois, alors que la Chine dispose toujours de tampons importants afin d'absorber les chocs, les marges de sécurité rétrécissent et un déploiement plus rapide de la relance se trouve ainsi garanti, a-t-elle observé.
Suite à une crise financière mondiale, la reprise économique est tout naturellement affaiblie et il peut falloir plus de temps afin de retrouver un potentiel de croissance. Bien que l'on soit dans la bonne voie, la croissance mondiale est toujours trop basse, trop fragile et trop inégale, a noté Mme Lagarde.
Des vulnérabilités du marché dans certains marchés émergents pourraient interagir avec des risques liés au déroulement de politiques monétaires non conventionnelles dans certaines économies avancées, a-t-elle indiqué. De nouveaux risques géopolitiques pourraient également menacer la stabilité financière dans certaines économies émergentes.
Concernant la fa?on de gérer de possibles irrégularités tout en restant fort, Mme Lagarde a suggéré aux économies émergentes de mettre en oeuvre des politiques macroéconomiques crédibles et des taux de change flexibles, essentiels pour résister aux turbulences, bien que les priorités politiques spécifiques dépendent des circonstances du pays.
Ainsi, là où l'inflation est relativement forte, un resserrement monétaire supplémentaire dans le contexte d'un cadre politique renforcé pourrait être nécessaire. Dans d'autres cas, un assainissement budgétaire plus décisif pourrait être nécessaire pour consolider la confiance. Les décisionnaires devront également se tenir prêts à gérer de possibles augmentations des risques d'instabilité financière.
L'Asie émergente reste un point lumineux parmi les économies émergentes, avec la Chine comme moteur principal, a conclu Mme Lagarde.