Malgré les impacts de la crise financière mondiale sur les marchés internationaux qui perdurent, la Chine et l'Afrique ont réussi à maintenir une dynamique remarquable dans leur coopération économique et commerciale.
En 2012, le volume total du commerce sino-africain a atteint 198,49 milliards de dollars américains, soit une hausse de 19,3% par rapport à l'année précédente.
La morosité persistante de l'économie mondiale, marquée par une reprise tiède dans les pays européens, les difficultés budgétaires des Etats-Unis et les signes d'un ralentissement de la croissance des économies émergentes, a conduit à une baisse nette de la demande sur le marché international, ce qui apporte non seulement des défis, mais également des opportunités à la Chine et l'Afrique pour mettre en valeur leur énorme potentiel en matière d'échanges économiques et commerciaux afin de soutenir leurs croissances respectives.
FORT ACCROISSEMENT DES ECHANGES BILATERAUX EN CONTRASTE AVEC LA SITUATION ECONOMIQUE MONDIALE
En octobre, le Fonds monétaire international (FMI) a de nouveau révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale qui sont dorénavant de 2,9% en 2013 et de 3,6% en 2014, ce qui représente un déclin de 0,3 et 0,2 points respectivement par rapport aux projection de juillet qui avaient elles-mêmes été revues à la baisse.
En contraste avec le pessimisme du FMI à l'égard de l'économie mondiale, le "Rapport sur les relations économiques et commerciales sino-africaine 2013" publié par l'Académie chinoise de la coopération économique et commerciale internationale relevant du ministère chinois du Commerce, qui a dressé le bilan des exploits de la coopération économique et commerciale sino-africaine en 2012, a mis en évidence un essor vigoureux et une grande vitalité des échanges économiques et commerciaux entre la deuxième économie mondiale et l'Afrique.
La Chine est le plus grand partenaire commercial de l'Afrique depuis 2009, et le continent africain est lui aussi devenu une source importante des importations chinoises.
Selon le rapport, la valeur des exportations chinoises vers l'Afrique a atteint 85,3 milliards de dollars américains en 2012 et la valeur des importations chinoises provenant de l'Afrique est de 113,2 milliards de dollars américains, ce qui représente un déficit commercial de la Chine vis-à-vis à l'Afrique de 27,9 milliards de dollars. En fait, la balance commerciale de la Chine vis-à-vis à l'Afrique est déficitaire depuis 2008, ce qui s'explique par des différences dans leurs structures commerciales respectives.
Aujourd'hui, l'Afrique constitue la quatrième destination des investissements chinois. Jusqu'à la fin 2012, les stocks des investissements directs chinois vers l'Afrique ont augmenté à 21,7 milliards de dollars américains, soit une hausse annuelle de 33,8%.
En 2012, les investissements chinois non-financiers vers les pays africains, notamment l'Afrique du Sud, l'Angola et la Zambie, qui sont principalement répartis dans les domaines de l'industrie minière, de la construction et de la manufacture, ont connu une hausse de 14,9% pour atteindre 3,61 milliards de dollars américains, indique le rapport.
Pour la même période, le chiffre d'affaires des travaux de constructions achevés en Afrique par les sociétés chinoises a progressé d'environ 13% pour atteindre 40,8 milliards de dollars américains, ce qui représente 35% du chiffre d'affaires total des projets de construction de la Chine à l'étranger.
En ce qui concerne l'assistance économique à l'Afrique accordée par la Chine, le rapport signale l'achèvement de 36 projets chinois liés à la construction de centres agricoles pilotes, d'h?pitaux et d'écoles de formation sur toute l'étendue du continent africain en 2012, ainsi que la formation technique de 11.137 personnes spécialisées dans différents domaines, tels que la santé, l'agriculture, l'informatique, etc.
UNE DYNAMIQUE COMMERCIALE QUI CORRESPOND AUX INTERETS COMMUNS
Il faut noter que le rythme de croissance élevé et la résilience évidente dont a fait preuve l'économie africaine face à la crise économique mondiale ont fourni des conditions bénéfiques à l'épanouissement des échanges économiques et commerciaux sino-africains.
Le FMI a prévu, dans son dernier rapport sur les perspectives économiques récemment publié à Lagos, au Nigeria, une croissance de 5% en 2013 et de 6,2% en 2014 de l'activité économique en Afrique subsaharienne.
En outre, "la grande complémentarité économique et la demande commerciale bilatérale en pleine croissance entre les deux parties ont considérablement contribué à l'élargissement rapide et soutenu du commerce et des investissements sino-africains", a indiqué à Xinhua l'ancien représentant spécial de la Chine pour les affaires africaines, Liu Guijin.
Il a expliqué que l'Afrique, qui se trouve dans une phase d'industrialisation moins avancée, a immédiatement besoin des investissements chinois à l'heure où les aides et autres financements accordés par les pays développés occidentaux, qui souffrent de divers problèmes financiers ou budgétaires, ne cessent de diminuer.
"On estime que la Chine a contribué à au moins à 20% de la croissance du PIB de l'Afrique", a noté M. Liu.
"L'expansion des investissements vers l'Afrique répond également aux exigences du développement actuel de l'économie chinoise", a assuré l'ancien représentant chinois, ajoutant que la réduction progressive des avantages de la Chine en matière de main-d'oeuvre à bas prix a encouragé le transfert d'une partie de l'industrie manufacturière chinoise vers l'Afrique.
Néanmoins, M. Liu a fait la part d'un immense potentiel à mettre en valeur dans les relations économique et commerciales sino-africaine, car "le volume du commerce sino-africain actuel ne représente que 5% du commerce extérieur total chinois et 10% de celui de l'Afrique".
VERS LA TRANSFORMATION ET L'OPTIMISATION DE LA COOPERATION
Selon le rapport du ministère chinois du Commerce, le développement de la coopération économique et commerciale poursuivra son élan de rigueur en 2014 et les deux parties doivent s'engager à développer de nouveaux p?les en vue d'élargir davantage leur partenariat.
M. Li Guanghui, vice-président de l'Académie chinoise de la coopération économique et commerciale internationale, estime qu'à mesure que la structure commerciale sino-africaine se diversifie, la Chine pourrait augmenter d'une manière plus significative ses investissements dans les domaines de l'éducation, de la santé et des sports en Afrique, tout en renfor?ant ses investissements dans l'agriculture.
"Compte tenu de l'avancement du processus de l'intégration économique régionale de l'Afrique, il faut que la Chine renforce davantage sa coopération avec les organisations du continent africain et de ses régions, avec l'objectif d'élever les relations économiques et commerciales sino-africaines à un niveau supérieur", a affirmé M. Li, notant qu'une coopération à l'échelle régionale ou continentale renforcée entre la Chine et l'Afrique permettrait de relever le poids de l'ensemble des économies en développement sur la scène internationale.
Pour M. Liu Guijin, la coopération économique et commerciale sino-africaine, dans laquelle le commerce des marchandises joue encore un r?le prédominent, se situe toujours dans un stade primaire fondé sur un mode croissance extensif.
"Il est impératif d'accélérer la transformation et l'optimisation de la structure commerciale bilatérale tout en développant la coopération dans les secteurs haut de gamme et les projets de haute technologie concernant les télécommunications, le transport, etc.", a conclu M. Liu.