La Chine et la Suisse ont conclu vendredi leurs négociations sur un accord de libre-échange (ALE) bilatéral, qui sera le premier entre Beijing et l'Europe continentale.
Cette réalisation a été saluée comme une "étape importante" par les dirigeants politiques et les milieux d'affaires, tandis que les médias suisses l'ont décrit comme l'un des accords internationaux les plus importants en 40 ans pour la Suisse.
Le Premier ministre chinois Li Keqiang, qui effectue une visite officielle en Suisse, a déclaré que l'ALE bénéficiera non seulement aux deux pays, mais également au commerce entre la Chine et l'Union européenne ainsi qu'aux investissements mondiaux et à la libéralisation du commerce.
REALISATIONS IMPORTANTES DANS LES RELATIONS BILATERALES
Les statistiques montrent que le commerce bilatéral entre la Chine et la Suisse a dépassé 30 milliards de dollars américains en 2011, soit une augmentation record de 50% par rapport à 2010. En 2012, en dépit de la crise de la dette souveraine de la zone euro et des incertitudes persistantes dans l'économie mondiale, le volume du commerce bilatéral sino-suisse a maintenu un niveau élevé de 26,3 milliards de dollars.
La Chine est déjà le troisième partenaire commercial de la Suisse, derrière l'UE et les Etats-Unis, tandis que la Suisse est le septième partenaire commercial de la Chine en Europe.
Le ministre chinois du Commerce Gao Hucheng a déclaré que l'achèvement des négociations de libre-échange est un événement historique dans la coopération économique et commerciale bilatérale.
M. Gao, qui a signé un mémorandum d'entente avec le ministre suisse de l'Economie Johann Schneider-Ammann, a déclaré qu'il s'agit d'un important progrès de l'accélération de la stratégie de la zone de libre-échange de Chine.
Cet accord de libre-échange serait l'un des accords les plus globaux et du plus haut niveau que la Chine ait signés avec un pays étranger au cours des dernières années.
L'accord portera sur un certain nombre de nouveaux domaines comme l'environnement, la coopération sur le travail et l'emploi, la protection des droits de propriété intellectuelle, et les échanges d'information, a indiqué M. Gao.
Selon des experts, les industries pharmaceutique et chimique, le tourisme, les secteurs de l'horlogerie et de l'ingénierie, ainsi que les producteurs d'aliments de la Suisse bénéficieraient de l'accord.
Dans une interview écrite accordée à Xinhua à la veille de la visite de M. Li, le président suisse Ueli Maurer a déclaré que l'accord de libre-échange entre la Chine et la Suisse devrait générer des profits à long terme pour les entreprises et les citoyens des deux pays et contribuer au développement durable du commerce et de l'économie.
"En réduisant les barrières tarifaires et non tarifaires et en renfor?ant la sécurité juridique ainsi que la stabilité et la prévisibilité des conditions-cadres, l'accord de libre-échange contribuera à améliorer l'accès aux marchés réciproques des opérateurs économiques de part et d'autre et à accro?tre leurs compétitivités respectives sur le marché mondial", a noté M. Maurer.
Selon Zhang Yi, PDG d'Addax Petroleum, filliale du géant pétrolier chinois Sinopec Groupe, le développement des relations sino-suisses renforcera la confiance des entreprises chinoises en Suisse.
De plus, un ALE entre les deux pays permettra à Addax de mieux utiliser les ressources financières et humaines dans les deux pays et de mieux se développer en Suisse, a estimé M. Zhang.
Des entreprises suisses sont fortement encouragées par l'important progrès enregistré dans les négociations de l'ALE entre la Chine et la Suisse.
"Nestlé apporte son soutien au rapprochement des relations helvético-chinoises", a souligné Roland Decorvet, directeur de Nestlé Chine.
"Une relation plus étroite sert aux intérêts des deux parties dans un environnement bien mondialisé", a-t-il ajouté.