Dernière mise à jour à 08h49 le 07/06
Six leaders des manifestations contre la France à la mi-mai dernier, ont été condamnés 12 mois de prison avec sursis, à payer 10 millions de francs CFA (environ 16.000 dollars) solidairement à l'Etat tchadien pour préjudice subi, ainsi que 50.000 francs CFA (quelque 82 dollars) d'amende, selon le verdict d'une audience foraine tenue lundi à 300 km au nord de la capitale N'Djaména.
Le 14 mai, la plateforme citoyenne Wakit Tama ("Il est temps" ou "L'heure est arrivée" en arabe local) avait appelé les Tchadiens à une marche pacifique pour dénoncer l'ingérence de la France dans les affaires tchadiennes. Les manifestations, à N'Djaména et dans d'autres villes du pays, ont dégénéré ; beaucoup de manifestants s'en sont pris à des symboles fran?ais, vandalisant des stations-services de l'entreprise Total.
Six leaders de la contestation, dont le secrétaire général de l'Union des syndicats du Tchad (UST), la plus grande centrale syndicale, et deux avocats, ont été interpellés et incarcérés. Ils ont été inculpés d'incitation à la haine, troubles à l'ordre public, révolte populaire et coups et blessures volontaires.
Leur procès a été délocalisé dans cette ville de province pour des raisons de sécurité. Les avocats des six leaders ont refusé d'y assister et les prévenus ont choisi de garder le silence durant tout le procès.
L'UST et l'Ordre des avocats du Tchad ont lancé des grèves pour revendiquer la libération de six hommes.