Dernière mise à jour à 11h33 le 01/10
Passer sa commande en ligne avant 11H00 et la recevoir dans l'après-midi; après 11H00, livraison le lendemain. Le fait que les Africains profitent déjà d'une telle rapidité de livraison peut sembler inattendu. Lors de la deuxième édition de l'Exposition économique et commerciale sino-africaine (EECSA) qui s'est tenue à Changsha, chef-lieu de la province chinoise du Hunan (centre), les exposants chinois ont dévoilé leurs "atouts secrets".
Kilimall, la plateforme de commerce électronique de Changsha Feituo Information Technology créée en 2014, est l'une des principales entreprises de commerce électronique opérant en Afrique de l'Est.
En septembre 2016, elle a introduit au Kenya avec succès le service de livraison le jour même/livraison le lendemain. Sa vitesse en la matière est désormais la plus élevée en Afrique. A l'instar de nombreuses concurrents en Afrique, Kilimall a été confrontée à de nombreuses difficultés dans ses opérations en raison de l'inadaptation aux conditions infrastructurelles locales.
Pour relever ce défi, la plateforme s'est armée jusqu'aux dents en construisant son propre centre d'opération international, un centre de service client multilingue, un centre de données mondial des marchandises, un centre des services de dédouanement transfrontaliers, un centre de collecte et de distribution et un centre de négoce de matières premières non liées aux ressources naturelles. Après sept ans, Kilimall a apporté d'innombrables produits de bon rapport qualité-prix à des dizaines de millions de consommateurs africains.
Le président sénégalais Macky Sall a loué la coopération sino-africaine en matière de commerce électronique lors de la cérémonie d'ouverture de la 2e EECSA. Une meilleure intégration des entreprises africaines aux plateformes de commerce électronique chinoises contribuera certainement à promouvoir le commerce bilatéral, a-t-il noté.
PAIEMENT MOBILE EN UN SEUL GESTE
Les pays africains souffrent généralement du nombre restreint d'agences bancaires et d'un accès insuffisant aux services financiers. Les paiements mobiles peuvent non seulement faciliter les transactions sur le marché, mais aussi fournir aux utilisateurs une gamme complète de services financiers, tels que l'assurance et les prêts.
En ciblant les clients africains n'ayant pas accès aux services bancaires commerciaux traditionnels, le microcrédit a attiré de nombreuses sociétés locales et étrangères. Certains Africains ont réussi à obtenir des prêts en ligne et ont donc pu démarrer leurs entreprises.
Au fur et à mesure de la progression de la révolution numérique en Afrique, des dizaines de porte-monnaies électroniques ont vu le jour sur le continent. Grace à eux, les utilisateurs peuvent faire des virements à leur gré.
Certains de ces porte-monnaie électroniques sont soutenus techniquement par des entreprises chinoises. Par exemple, le système de paiement en ligne LipaPay, développé par Kilimall, peut prendre en charge les transactions de devises multicanaux et multinationales. Il est connecté à une vingtaine de portefeuilles mobiles populaires et aux points de service des banques principales en Afrique, fournissant une large variété de services financiers tels que le paiement en ligne et par virement.
Après avoir participé à l'acquisition en 2016 d'Opera, spécialiste norvégien du navigateur web, le spécialiste des jeux en ligne Kunlun Tech a ciblé le marché africain de l'internet mobile, en incubant une société de paiement mobile axée sur ce marché en 2018 et en lan?ant entre autres deux applications : l'une de transport partagé et l'autre de livraison de repas. Pour ce faire, elle a transposé la technologie financière chinoise au Kenya et a développé une plateforme proposant des prêts via des applications mobiles dans le pays.
De plus, certaines plateformes africaines de paiement mobile ont lancé une version simplifiée basée sur le réseau 2G, à destination des clients dépourvus de smartphone. Tout en aidant les pays africains à mettre en place des systèmes de communication plus performants, les entreprises chinoises des télécoms ont également lancé des systèmes de paiement mobile adaptés aux conditions locales. Que ce soient les réseaux 2G, 3G ou 4G, les Africains sont toujours en mesure de trouver des scénarios d'applications mobiles appropriés.
L'AFRIQUE NUMERIQUE EST DESORMAIS UNE REALITE
A l'ère de la révolution numérique, l'économie numérique a déjà intégré la vie quotidienne des Africains. Selon un sondage mené fin 2020 par le cabinet de conseil Dalberg auprès de 2.456 personnes au Kenya, 84% d'entre elles pensent que les appareils et services numériques permettent d'améliorer leur vie, tandis que près d'un tiers disent que l'économie numérique les a aidées à augmenter des revenus.
Ces dernières années, l'économie numérique est devenue un nouvel axe sur lequel la Chine aide l'Afrique à se développer, l'innovation numérique constituant un nouveau domaine de la coopération sino-africaine.
Selon le plan d'action 2019-2021 adopté lors du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) en 2018 à Beijing, la Chine et l'Afrique "partageront les expériences en matière de développement dans le domaine de l'information et de la communication, saisiront ensemble les opportunités offertes par le développement de l'économie numérique et encourageront les entreprises à coopérer dans les domaines des infrastructures d'information et de communication, d'internet et de l'économique numérique".
Notamment face à la pandémie de nouveau coronavirus, les entreprises chinoises fournissent activement à l'Afrique un soutien technique et une expérience en matière d'économie numérique. L'e-commerce et la fintech pourraient devenir des outils importants susceptibles de favoriser la reprise économique des pays africains.
La coopération en matière d'économie numérique pourrait devenir la clé pour de nouvelles occasions et de nouveaux potentiels de coopération entre les deux, estime Hong Yonghong, professeur à l'Institut de recherche sur les droits économiques et commerciaux sino-africains de l'Université de Xiangtan.
Aux yeux de Liu Gongqi, secrétaire de ce même institut, la coopération numérique sino-africaine constitue une mesure importante pour approfondir la coopération économique et commerciale sino-africaine. Elle contribue non seulement à promouvoir continuellement la coopération sino-africaine sur fond de pandémie, mais favorisera également l'intégration des entreprises africaines dans la cha?ne industrielle numérique de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR).