Dernière mise à jour à 16h39 le 09/06
L'Egypte a mis en garde mardi contre les effets "catastrophiques" du Grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD) sur le Nil Bleu, en Ethiopie, qui pourraient conduire à une escalade des tensions en Afrique et menacer la paix et la sécurité internationales.
Dans un discours prononcé lors d'une conférence virtuelle de l'Organisation internationale du travail (OIT), le ministre égyptien du Travail, Mohamed Saafan, a dit que les mesures unilatérales de l'éthiopie concernant la mise en eau du barrage sans accord préalable avec l'égypte et le Soudan nuiraient considérablement au secteur agricole des deux pays en aval.
L'éthiopie prévoit de procéder à la deuxième mise en eau du GERD en juillet, comme elle l'a fait unilatéralement l'année dernière. L'Egypte et le Soudan s'inquiètent de cette décision qui, selon eux, affecterait leur part des eaux du Nil, tout en appelant à la conclusion d'un accord tripartite préalable sur les règles de mise en eau et d'exploitation du barrage controversé.
M. Saafan a dit à la conférence de l'OIT que la mesure prévue par l'Ethiopie aurait "des effets sociaux et économiques catastrophiques sur l'Egypte et le Soudan en termes de désolation des terres agricoles et de perte de centaines de milliers d'emplois dans le secteur agricole, tout en mettant en danger leur sécurité hydrique".
L'éthiopie a commencé à construire le GERD en 2011, et les négociations tripartites engagées il y a dix ans, y compris celles organisées précédemment par les états-Unis et récemment par l'Union africaine (UA), n'ont pas permis de parvenir à un accord sur la réglementation de la mise en eau et de l'exploitation du barrage.
L'égypte et le Soudan cherchent actuellement à former un quartette international, comprenant l'UA, les états-Unis, l'Union européenne et les Nations Unies, pour servir de médiateur dans les négociations tripartites sur le GERD, mais la proposition a été déclinée par l'éthiopie.