Dernière mise à jour à 09h19 le 30/04
Les chefs d'Etat et de gouvernement africains ont renouvelé jeudi leur engagement à éradiquer la faim et la malnutrition qui ont entravé les progrès socio-économiques sur le continent.
S'exprimant lors du forum virtuel du Dialogue de haut niveau sur l'alimentation de l'Afrique, co-organisé par la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds international de développement agricole (FIDA), en partenariat avec le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) et l'Organisation du système du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), les dirigeants ont déclaré qu'il était possible pour le continent d'éradiquer la faim à condition de transformer les systèmes agricoles en tirant parti de la technologie, du financement, de l'irrigation et de l'amélioration de la gestion post-récolte.
Selon Macky Sall, président du Sénégal, la capacité de l'Afrique à assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle dépend de l'intensification d'une agriculture climato-intelligente combinée à l'accès des petits agriculteurs aux capitaux, aux marchés et à la technologie.
"L'établissement de systèmes alimentaires résilients sur le continent est impératif étant donné l'aggravation de la crise de la faim et de la malnutrition du fait du changement climatique et de la pandémie de COVID-19", a déclaré M. Sall.
Akinwumi Adesina, président de la BAD, a déclaré que l'objectif du forum de deux jours qui se tient jeudi et vendredi est de galvaniser la bonne volonté politique nécessaire pour revitaliser l'agenda de la sécurité alimentaire dans un continent où environ 246 millions de personnes souffrent de la faim.
"Le continent doit redoubler d'efforts pour nourrir sa population croissante tout en favorisant la durabilité environnementale", a noté M. Adesina, ajoutant qu'"un leadership politique fort et responsable, des réformes politiques, des investissements dans la recherche, la technologie et les innovations sont essentiels pour transformer les systèmes agricoles et augmenter le rendement des cultures".
Enfin, a souligné M. Adesina, l'autonomisation des petits agriculteurs africains qui produisent près de 80% de la nourriture sur le continent devrait être au c?ur des programmes d'éradication de la faim.
Selon Sahle-Work Zewde, présidente de l'Ethiopie, le forum du dialogue de haut niveau fournira aux dirigeants, décideurs politiques et universitaires africains une plate-forme pour partager les meilleures pratiques qui peuvent être exploitées pour accélérer la réalisation de l'objectif Faim "zéro".
"Le dialogue est nécessaire pour développer une nouvelle feuille de route pour la réalisation des objectifs de développement durable sur l'éradication de la faim sur le continent. Nous devons exploiter les technologies qui stimulent la production alimentaire", a déclaré Mme Zewde.
Elle a également souligné que la pandémie de COVID-19 a rappelé aux dirigeants africains l'urgence de renforcer la résilience des systèmes alimentaires face aux perturbations des cha?nes de valeur clés qui ont gravement porté atteinte à la disponibilité des produits de base.
Gilbert Houngbo, Président du FIDA, a pour sa part exhorté les pays africains à donner la priorité à la mobilisation des ressources nationales, à l'amélioration des pratiques d'utilisation des terres et à l'adoption de cultures résilientes au climat afin de mettre fin à la crise de la faim et de la malnutrition.
"Encourager le secteur privé local pourrait aider à combler un déficit de financement qui a ralenti la transformation agricole en Afrique", a-t-il noté.
Par ailleurs, a ajouté M. Houngbo, les gouvernements doivent encourager les petits exploitants agricoles à souscrire à une assurance-récolte parallèlement à des modèles d'adaptation au climat basés sur la nature afin de soutenir la production de denrées de base comme le ma?s, le riz et les légumineuses.
Enfin, selon le président du Ghana Nana Akufo-Addo, la diversification, la mécanisation et une plus grande sensibilisation des agriculteurs pourraient libérer le potentiel de l'agriculture africaine et l'aider à atteindre la sécurité alimentaire et augmenter les revenus ruraux.