Dernière mise à jour à 10h56 le 06/09
La consommation de drogues en Afrique devrait selon les projections devenir un problème urgent de santé publique, selon les résultats d'une nouvelle enquête publiée jeudi.
Cette nouvelle enquête analysant les tendances du trafic de drogue, de la consommation et des mesures sur ce sujet, menée par le programme transnational de lutte contre le crime organisé ENACT, a été publiée jeudi à Addis-Abeba, la capitale du pays, et met en garde que l'Afrique est confrontée à "une augmentation substantielle de la consommation de drogues, alimentée par le crime organisé et par l'inefficacité des politiques".
"Au cours des 30 prochaines années, l'Afrique sub-saharienne conna?tra le bond le plus important au monde du nombre de consommateurs de drogue, et sa part dans la consommation de drogues mondiale devrait doubler", indique cette étude.
Cette étude anticipe également une augmentation de 14 millions du nombre de consommateurs de drogues africains d'ici à 2050, pour un total de 23 millions de consommateurs en Afrique sub-saharienne.
Le continent est également marqué par l'expansion mondiale de la consommation non médicale des produits pharmaceutiques opiacés, puisqu'il représente 87% des saisies au niveau mondial en 2016, ajoute-t-elle.
Selon les résultats de cette enquête, l'Afrique de l'Est devrait conna?tre la plus forte hausse en termes de proportion de la population consommant des drogues, tandis que l'Afrique de l'Ouest devrait rester le plus important marché régional de la drogue du continent.
Le r?le de l'Afrique de l'Ouest comme plaque tournante du trafic mondial de drogue a augmenté, en particulier pour la coca?ne, observe cette enquête, qui estime que le nombre de consommateurs de drogue devrait plus que doubler, de 5,7 millions de personnes en 2018 à 13 millions en 2050, ajoute-t-elle. Une économie souterraine s'est développée autour de la production et de la distribution de métamphétamines, en particulier au Nigeria.
"Le phénomène des drogues dangereuses en Afrique est favorisé par la faible réglementation et par la criminalité organisée opérant au travers des frontières nationales. Il est soutenu par une production mondiale de coca?ne et d'héro?ne qui a atteint en 2018 des niveaux parmi les plus élevés jamais enregistrés, selon le Rapport mondial 2018 sur les drogues", selon ce rapport.
L'ENACT est un partenariat formé par l'Institute for Security Studies (ISS), INTERPOL et l'Initiative mondiale contre le crime organisé transnationale (GI), fondée par l'Union européenne. Cette enquête a été publiée jeudi à Addis-Abeba.