Dernière mise à jour à 09h50 le 30/04
Avec le démarrage du 4e round des négociations entre la Tunisie et l'Union européen (UE) portant sur l'accord de libre-échange (Aleca), du 29 avril au 3 mai, les professionnels tunisiens du secteur des industries pharmaceutiques ont manifesté lundi plusieurs soucis appelant le gouvernement à protéger le secteur de la santé contre d'éventuels risques liés à la libéralisation du secteur et une certaine délocalisation d'institutions européennes vers la Tunisie.
"Le gouvernement est appelé à signer un accord équitable et à même de procurer une protection au secteur de la santé publique, dans le cadre des négociations entre la Tunisie et l'UE au sujet de l'accord de libre échange, complet et approfondi (Aleca)", d'après le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens tunisiens.
Ce conseil a surtout mis en exergue la nécessité d'appliquer la flexibilité garantie par l'accord, aux droits de la propriété intellectuelle qui touchent le commerce (ADPIC).
Lors d'un point de presse, le vice-président du Syndicat des Pharmaciens d'Officine de Tunisie, Naoufel Amira, a énoncé certaines préoccupations face au risque de "saper l'industrie pharmaceutique en Tunisie".
Pour lui, l'éventuelle signature de l'accord en question "entrainera une libéralisation totale du secteur pharmaceutique dans le pays (...) une libéralisation qui générera la délocalisation d'institutions pharmaceutiques européennes vers la Tunisie, et provoquerait, par conséquent, une concurrence déloyale avec le secteur pharmaceutique local, dans la mesure où les pharmacies européennes ne sont tenues de respecter des engagements liés au système de répartition géographique et démographiques appliqué sur les pharmacies en Tunisie".
"Pire encore", a alerté le syndicaliste tunisien, "la libéralisation du secteur pharmaceutique mènera à la libéralisation des ventes des médicaments, ce qui va à l'encontre de la politique de la Tunisie qui impose des restrictions sur les médicaments similaires à ceux fabriqués sur le marché local".
Parmi les réserves affichées à propos dudit accord de l'Aleca, les pharmaciens tunisiens dénoncent la poursuite des négociations sur cet accord par le gouvernement d'une fa?on unilatérale, au détriment du refus des organisations professionnelles et syndicales, qui n'avaient pas assisté aux rounds précédents en la matière.
Outre la libéralisation des échanges dans le secteur industriel, deux autres domaines (en dehors de l'accord de libre échange pour l'année 2008 dont l'agriculture et le services) seront intégrés dans l'accord.