Dernière mise à jour à 16h40 le 31/08
L'initiative "la Ceinture et la Route", lancée il y a cinq ans par le président chinois Xi Jinping, est le levier pour construire un meilleur monde, a déclaré le président guinéen Alpha Condé, lors d'une interview accordée à Xinhua, avant de se rendre à Beijing pour participer au sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), prévu les 3 et 4 septembre.
"L'Afrique ne peut que bénéficier du renforcement de la coopération sino-africaine, même si les pays d'Afrique de l'Est sont partis gagnants dans cette première phase de l'initiative", a-t-il noté, en souhaitant que cette coopération puisse s'étendre vers l'Afrique de l'Ouest afin de permettre à celle-ci d'entrer de plain-pied dans cette coopération, à l'instar de l'Afrique de l'Est.
Pour ce faire, l'Afrique, selon lui, doit redéfinir ses relations avec la Chine, notamment dans le domaine de l'informatique, où la Chine a connu un succès fulgurant. En affirmant que les Africains sont friands des produits électroniques chinois, le chef de l'Etat guinéen a ainsi plaidé pour que des entreprises chinoises comme Huawei et Lenovo puissent produire leurs articles en Afrique.
"Voilà un domaine dans lequel nous pouvons avoir des résultats spectaculaires car les implications pour l'éducation et la qualification de la main d'oeuvre sont importantes", a-t-il dit, en lan?ant: "Nous sommes prêts à les accueillir en Guinée".
Selon lui, le sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) va se "concentrer cette fois-ci dans l'approfondissement des méthodologies et modalités de coopération, le renforcement des capacités de coopération et surtout au niveau des stratégies plus claires, impliquant le secteur privé chinois, la création d'une agence et la présence plus grande des banques chinoises et d'investisseurs chinois".
M. Condé a rappelé que lors du précédent sommet du FCSA, les dirigeants africains et chinois avaient identifié les domaines prioritaires pour le développement africain, la Chine se montrant très attentive aux désirs d'industrialisation du continent en accélérant ses investissements dans les infrastructures et dans le transfert de technologie pour la production manufacturière.
Evoquant les attentes des pays africains vis-à-vis du sommet de Beijing, le chef de l'Etat guinéen a souligné que depuis le dernier sommet en 2015 à Johannesburg, le monde fait face à des changements considérables et que "l'Afrique subit les conséquences de ce changement".
Pour lui, malgré le fait que les économies africaines se contractent depuis ce sommet, la bonne nouvelle, c'est que "la Chine a maintenu le cap de ses investissements sur le continent".
Toutefois, M. Condé n'a pas manqué de signaler que les économies des pays africains sont encore fragiles et que les besoins d'infrastructures et de développement industriel sont considérables. "C'est pourquoi le partenariat solide entre les pays africains et la Chine est fondamental", a-t-il dit.
En ce qui concerne les critiques des Occidentaux sur la coopération sino-africaine, le président guinéen a réaffirmé, comme en 2011, que la Chine est une chance pour l'Afrique et réciproquement.
"Nous pensons qu'aujourd'hui le retard de l'Afrique, c'est dans le domaine de l'énergie, des infrastructures, de l'éducation et de la santé. La coopération avec la Chine aujourd'hui couvre ces secteurs", a précisé M. Condé selon qui son pays voit cette coopération d'"un bon oeil".
Evoquant les principaux chantiers de coopération dans le futur, il a indiqué que son pays avait connu un retard extrêmement important dans les domaines de l'énergie, des infrastructures, de l'éducation et de la santé et que Beijing accompagnait Conakry pour résoudre ces difficultés. Il a notamment cité la construction par la Chine du barrage hydro-électrique de Kaléta (250 MW) qui a contribué à améliorer la desserte en électricité de la capitale et de plusieurs villes du pays.