Il y a cinq ans, jour pour jour, le site gazier de Tiguentourine, à environ 1.550 km au sud-est de la capitale algérienne, a été le théatre d'une prise d'otage opérée par des terroristes et suivie d'un assaut spectaculaire lancé par l'armée pour libérer les otages.

Cet épisode qui a tenu en haleine la communauté internationale pendant près d'une semaine, n'a pas eu un dénouement heureux. Bilan : 37 otages, dont 36 ressortissants étrangers de huit nationalités, et un Algérien ont été tués.

Si depuis, le site de Tiguentourine est redevenu entièrement opérationnel et les autorités algériennes ont pris toutes les mesures nécessaires pour renforcer la sécurité autour et à l'intérieur du site et sur d'autres installations sensibles, la menace terroriste subsiste toujours, selon des observateurs locaux.

Cet état de fait est notamment attribué au contexte où l'Algérie est entourée de pays en proie à des conflits armés, qui servent par la même occasion de bases-arrières aux groupes terroristes qui pullulent dans la région sahélo-saharienne.

Le site de Tiguentourine, fruit de partenariat entre Sonatrach (Algérie), BP (Grande-Bretagne) et Statoil (Norvège), représentait 18% de la production nationale en gaz et 12% de ses exportations, avant que les trains de production ne soient sabotés par le terrorisme.

Cette situation incite l'Algérie à adopter un plan de sécurité très stricte pour sécuriser les installations pétrolières.

Le directeur de l'association Sonatrach-British Petroleum-Statoil, Salim Djettou, a affirmé mardi à la presse que la production du site gazier de Tiguentourine a augmenté à 8,8 milliards de m3 l'année dernière, pour retrouver quasiment sa capacité initiale de production de 9 milliards de m3 qu'il assurait avant l'attaque terroriste.

En décembre dernier, le groupe Sonatrach avait conclu avec BP et Statoil un nouveau programme d'investissement à hauteur de 500 millions de dollars, pour maintenir un niveau de production du site de Tiguentourine au-delà de 2035. Ce nouvel effort visant à réhabiliter le site de Tiguentourine prouve exactement son importance et celle de l'industrie des hydrocarbures pour l'Algérie. Une ressource qui continue de représenter 95% du revenu du pays en devises et ce malgré le recul drastique des prix du baril.

Pour assurer la protection des complexes gaziers et assurer la sécurité du pays de manière générale contre toute intrusion terroriste, l'Algérie a alloué un budget d'environ 14 milliards de dollars à la défense et à la sécurité pour l'année en cours.