Dernière mise à jour à 10h10 le 19/10
Mercredi, le Soudan du Sud a réitéré son engagement à rétablir le cessez-le-feu permanent suite aux déclarations du chef des soldats de la paix de l'ONU qui a affirmé que l'insécurité et les tensions en hausse sont liées au manque de volonté politique pour arrêter les opérations militaires.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mawien Makol, a déclaré que le gouvernement est déterminé à restaurer le cessez-le-feu permanent dans le cadre des consultations de haut-niveau sur la redynamisation menées par les membres de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).
"Le gouvernement est totalement déterminé à restaurer le cessez-le-feu permanent ; nous nous engageons également à mettre en place l'accord de paix de 2015. Donc, toute accusation sur notre engagement est injuste, nous faisons ce que nous pouvons en ce qui concerne ce processus de redynamisation", a souligné M. Makol à Juba.
Jean-Pierre Lacroix, sous-secrétaire général de l'ONU pour les opérations de maintien de la paix, a déclaré mardi au Conseil de sécurité de l'ONU que le gouvernement sud-soudanais n'est pas très impliqué dans le processus de redynamisation considéré comme la dernière opportunité pour mettre fin à plus de trois ans de violence.
Il a également ajouté que la vraie volonté politique pour mettre fin aux opérations militaires et des négociations pacifiques sont nécessaires pour atteindre une paix durable dans le pays.
La reprise des violences entre les troupes du gouvernement et les rebelles du SPLA-IO dans la région du Waat, dans l'Etat de Bieh, en octobre, ont fait plus de 91 morts, selon l'armée sud-soudanaise.
Par ailleurs, l'organisme qui surveille l'accord de paix de 2015 au Soudan du Sud a appelé les acteurs politiques du pays ainsi que les groupes éloignés à soutenir les efforts menés par l'IGAD pour relancer l'accord et trouver une solution politique à plus de quatre années de conflit.
Festus Mogae, président de la Commission conjointe de suivi et d'évaluation (JMEC), a également salué le processus de redynamisation initié par l'IGAD qui, selon lui, refait na?tre l'espoir d'une paix durable et de stabilité dans le pays est-africain déchiré par la guerre.
Il a appelé toutes les parties au conflit à prendre les mesures nécessaires et à faire des compromis pour relancer la mise en place de l'accord de paix sans tarder.
"Après plus d'un an de troubles inacceptables et de la détresse inimaginable endurée par des millions de Sud-Soudanais, ce processus de revitalisation offre l'opportunité aux leaders de toutes les communautés de s'asseoir ensemble autour d'une table pour mettre fin aux violences et déterminer le chemin politique à suivre", a insisté M. Mogae lors d'une réunion des acteurs concernés à Juba.
Mardi, l'IGAD a annoncé qu'un forum de haut-niveau destiné à trouver des solutions au conflit au Soudan du Sud se réunira dans les deux prochains mois.
Le Soudan du Sud est ravagé par une guerre civile qui a débuté en 2013.
L'accord de paix signé en ao?t 2015 entre les dirigeants ennemis sous pression des Nations unies a conduit à la mise en place d'un gouvernement d'unité de transition en avril 2016, qui a été mis à mal par la reprise des combats trois mois après.
Depuis, le conflit a créé une des pires crises de réfugiés du monde : environ 4 millions de personnes ont à ce jour cherché refuge dans les camps de l'ONU ou dans les pays voisins.