Dernière mise à jour à 10h10 le 19/10
De graves violences ont été enregistrées mercredi à Lomé au premier jour des marches politiques à l'appel des partis d'opposition pour les 18 et 19 octobre à travers le pays.
Des échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre ont eu lieu dans plusieurs quartiers de la capitale togolaise qui présente, jusqu'en fin d'après-midi, l'aspect d'une ville déserte et affiche les stigmates des violences.
Des barricades ou des restes fumant des pneus et objet divers qui ont été br?lés sont encore visibles sur plusieurs artères de la ville de Lomé. Des affrontements ont été signalés dans des villes de l'intérieur.
"Les manifestations d'aujourd'hui sont inquiétantes et d'une rare violence", a confié la commer?ante Moushra, la trentaine à peine, qui s'est inquiétée d'une parade de jeunes armées de machettes.
La marche a été appelée par une coalition de 14 partis d'opposition pour exiger le retour à la forme intégrale de la Constitution de 1992, modifiée en 2002 pour sauter les verrous de la limitation du mandat présidentiel.
Elle intervient après de graves violences, dans la nuit de lundi à mardi, dans plusieurs villes à forte concentration musulmane à l'intérieur du Togo, consécutives à l'interpellation d'un imam de la ville de Sokodé, centre du pays.
Il est reproché à l'imam en question, qui est également un des dirigeants du Parti nationaliste panafricain (PNP-opposition), les "appels au meurtre des militaires et de citoyens togolais", d'après un communiqué du gouvernement diffusé mardi.
Selon ce communiqué, les violences à Sokodé ont fait trois morts dont deux militaires qui ont été lynchés et exécutés, en plus de la destruction des biens publics et privés.
La marche de mercredi intervient dans l'atmosphère ainsi surchauffée dans le pays, en défi à l'interdiction des marches les jours ouvrables annoncée par le gouvernement togolais quelques jours auparavant.
Elle réitère les exigences de la coalition des partis d'opposition portant sur le retour à la Constitution de 1992 et le vote de la diaspora.
Les manifestations de l'opposition durent depuis deux mois et mobilisent des milliers de personnes qui réclament, au-delà, le départ du chef de l'Etat togolais Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005, qui a été réélu pour un mandat de cinq ans en 2015.
Face aux exigences de l'opposition, le gouvernement s'apprête à envoyer en référendum un projet de loi ramenant la limitation du mandat présidentiel à deux et le scrutin à deux tours.
La coalition des 14 partis d'opposition rejette ce référendum.