Dernière mise à jour à 10h10 le 19/10
Le directeur de la commission électorale du Kenya a déclaré mercredi qu'il était difficile de garantir que le scrutin présidentiel du 26 octobre serait libre et équitable.
Wafula Chebukati, président de la Commission indépendante des élections et des frontières (IEBC), a déclaré qu'il ne souhaitait plus endurer les pressions de commissaires le poussant à accepter des avis juridiques qui servent des intérêts partisans et ne sont pas fondés sur la Constitution ou sur la Loi.
"J'ai fait plusieurs tentatives pour apporter des changements essentiels mais mes motions ont été repoussées par la majorité des commissaires. Dans ces conditions, il est difficile de garantir des élections libres, équitables et fiables", a déclaré M. Chebukati aux journalistes à Nairobi.
"Je suis convaincu que sans des changements essentiels de membres clés du personnel du secrétariat, nous ne pourrions pas avoir des élections libres, équitables et crédibles, c'est pourquoi je demande au personnel que j'ai mentionné précédemment de s'écarter pour permettre à la nouvelle équipe de fonctionner sans ingérences", a déclaré le président de l'IEBC.
Ces propos de M. Chebukati surviennent dans le sillage de la démission de l'un des sept commissaires de l'élection, Roselyn Akombe, qui a plongé encore davantage le pays dans les incertitudes politiques.
La Cour suprême a ordonné le 1er septembre à l'IEBC d'organiser un nouveau scrutin en remplacement de l'élection présidentielle annulée en raison d'"anomalies et de pratiques illicites" de responsables.
M. Chebukati a appelé les deux formations politiques, le parti du Jubilé et la coalition NASA, à contribuer ensemble à un dialogue politique qui permettrait de restaurer la dignité, l'indépendance réelle et le respect des institutions.
Il a appelé les candidats à la présidentielle à se réunir pour aider à tracer une voie de sortie à l'impasse politique actuelle concernant l'élection présidentielle, prévue la semaine prochaine et boycottée par le dirigeant d'opposition, Raila Odinga.
Les deux parties sont responsables en raison de leurs tentatives pour interférer dans le processus électoral, a estimé M. Chebukati, adressant une mise en garde sévère aux parties concernées et leur demandant de cesser ce jeu.
"Si vous interférez comme vous l'avez fait jusqu'à présent, tout notre pays restera bloqué", a mis en garde le président de l'organe électoral. "Toute personne qui aime vraiment son pays ne voudra pas qu'il soit détruit par les ambitions égo?stes de quelques personnes".
Après l'élection du 8 ao?t, le responsable d'opposition Ra?la Odinga a contesté l'issue de l'élection en affirmant que les responsables électoraux avaient truqué le scrutin en faveur du président sortant Uhuru Kenyatta.
La Cour suprême a annulé les résultats du scrutin d'ao?t dans un verdict qui a causé des remous dans tout le pays et retenti dans le monde entier.
La semaine dernière, M. Odinga a annoncé son retrait du scrutin en affirmant que les fautes qui ont causé l'annulation du premier vote seraient probablement répétées, car les réformes nécessaires n'ont pas été appliquées par l'organe électoral.