Dernière mise à jour à 08h54 le 12/06
Des milliers de manifestants ont défilé dimanche à Rabat en signe de solidarité avec le mouvement social en cours à Al Hoceima, une ville du nord du pays.
A l'appel d'"Al Adl Wal Ihsane" (justice et bienfaisance), association islamiste interdite mais tolérée et des petits partis de gauche, entre 15.000 manifestants, selon la police, et 30.000 d'après les organisateurs, ont marché à Rabat en solidarité avec les manifestations d'Al Hoceima.
Dans cette ville, le bras-de-fer entre les manifestants et le gouvernement est en train de prendre une mauvaise tournure car les dirigeants du mouvement ont refusé toute forme de dialogue.
Depuis l'arrestation du leader du mouvement Nasser Zafzafi, le 29 mai, plusieurs centaines à plusieurs milliers de manifestants se regroupent quotidiennement et pacifiquement pour réclamer la libération des détenus du mouvement de contestation.
Des partis politiques marocains ont déclaré avoir enregistré que le mouvement de protestation que conna?t Al Hoceima et quelques autres villes est l'expression d'une inquiétude légitime de couches sociales différentes au sujet du sort de leurs aspirations au développement, à la justice sociale et à l'égalité entre les personnes et entre les territoires.
Aux cris de "Liberté, dignité, justice sociale", "libérez les détenus", "respect de la dignité",les manifestants de Rabat ont brandi des banderoles sur lesquelles ils soulignent la nécessité de consacrer les principes de liberté, et de paix et de justice sociales, outre la lutte contre la corruption et l'économie de rente. Ils ont aussi critiqué la politique du gouvernement dans la gestion de certains secteurs vitaux comme la santé, l'emploi, l'éducation et la justice ainsi que l'approche adoptée par l'Exécutif face aux manifestants revendiquant leurs droits dans plusieurs régions du pays.
Jeudi, le ministre délégué marocain chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a reconnu que 86 personnes sont actuellement poursuivies par la justice dans le cadre des événements d'Al Hoceima.
Concernant certaines informations rapportées par des supports médiatiques marocains selon lesquelles des accusés ont fait l'objet de violences physique et sexuelle, le ministre a souligné que toute personne prétendant ou déclarant avoir fait l'objet de menace ou acte dégradant la dignité humaine sera soumise à une expertise médicale, assurant que la loi sera appliquée dans le cas où ces actes seraient prouvés. Il a également souligné l'importance de préserver l'ordre public, d'appliquer la loi, de protéger les biens des personnes et ceux publics et de faire valoir les principes de l'Etat de droit.