Dernière mise à jour à 08h38 le 09/06
L'opposition politique burkinabè et le pouvoir ont du mal à s'accorder sur les tenants et les aboutissants d'un projet de loi portant code électoral proposé par le gouvernement.
Jeudi lors d'un point de presse l'opposition politique a exigé le retrait de ce projet de loi qu'elle considère comme un "recul démocratique".
"A tous les Burkinabè, l'opposition demande d'être prêts pour répondre aux mots d'ordre qu'elle pourrait être amenée à lancer, non seulement pour la question du code, mais pour tous les manquements très graves aux principes de bonne gouvernance dont le pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP au pouvoir) se rend coupable chaque jour qui passe", a déclaré Zéphirin Diabré, chef de file de l'opposition.
Pour l'opposition, le choix de procéder à une révision en profondeur du code électoral et le fait d'anticiper aussi l'adoption de l'avant-projet de la Constitution en utilisant certaines notions ou appellations entra?nent d'ailleurs des incohérences.
"Mais le plus gros problème que pose ce projet de loi, c'est la remise en cause de certains acquis démocratiques, chèrement arrachés par notre peuple", a dit M. Diabré.
Le gouvernement aussi a donné sa version des faits lors d'un point de presse dans la même journée de jeudi.
"Je ne comprends pas pourquoi le nouveau code électoral fait assez de gorges chaudes? Ce n'est même pas encore un avant-projet de loi, ce n'est qu'un document de travail. Je suis surpris par le développement actuel", s'interroge lors de ce point de presse le ministre de l'Administration territoriale Siméon Sawadogo.
Ce document, a-t-il ajouté, c'est pour combler un "certain nombre de vides juridiques", expliquant qu'il n'y a aucune disposition dans l'actuel code électoral en ce qui concerne le référendum.
"Nous n'avons pas d'agenda caché. On parle de la suppression de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le gouvernement n'a aucune intention de supprimer la CENI", a rassuré M. Sawadogo.
L'opposition soup?onne également le gouvernement de remettre en cause le vote des Burkinabè de l'étranger à travers cette nouvelle loi.
"Le vote des Burkinabè de l'étranger sera une réalité en 2020, il n'y a pas de polémiques dessus et c'est nous qui le disons", a répondu le ministre en charge de l'Administration.