Dernière mise à jour à 10h21 le 10/09
Les travaux du dialogue politique national qui réunissent 280 délégués de la Majorité, une partie de l'opposition et de la société civile vont aboutir à la proposition d'une transition afin de préparer un processus électoral consensuel.
Plusieurs analystes politiques rd-congolais ont démontré qu'une transition se dégagera à l'issue de ces travaux qui ont commencé il y a 9 jours à la cité de l'Union Africaine (UA) à Kinshasa et dont le modérateur est Edem Kodjo, ex-Premier ministre togolais, facilitateur désigné par l'UA.
"Assurément, il y aura une période de gestion du pouvoir consensuelle qui pourrait s'appeler transition", a déclaré à Xinhua Isra?l Mutala, analyste politique basé à Kinshasa et responsables de plusieurs médias en ligne.
"Cette période s'étendra sur plusieurs mois, le temps de disposer d'un nouveau fichier électoral, option retenue par la majorité des participants au dialogue. Cependant elle ne saurait être indéfiniment longue", a-t-il ajouté.
Le report des élections prévues à la fin de cette année semble inéluctable. Les participants à ce dialogue ont posé jeudi la question de savoir comment le pays sera dirigé lorsque les mandats des élus actuels arriveront à terme, en novembre prochain.
Selon un autre analyste politique contacté par Xinhua, la feuille de route du dialogue va prévoir une signature d'un "accord politique" à la fin du forum.
"Le dialogue va amener une transition, parce que les délais de la constitution d'un nouveau fichier électorale sont incompressibles. A moins que les acteurs politiques décident de recourir à l'ancien fichier électoral, ce qui ne sera pas le cas. Cette transition traitera également des questions hors élection, voilà pourquoi un accord politique sera nécessaire", a expliqué pour sa part l'analyste politique Jhon Ngobwa.
Selon certaines indiscrétions qui participent à ces travaux, la majorité plaide pour une transition gérée de manière consensuelle avec l'opposition et la société civile.
Cette analyse n'est pas acceptée pour certains membres de l'opposition qui ne participent pas au dialogue initié par le président Joseph Kabila. Pour eux, la constitution prévoit que le président du Senat doit gérer la transition en préparant l'organisation des élections.
"La constitution est claire. Léon Kengo Wa Dondo, actuel président du Senat, s'il a les reins solides. S'il ne joue pas le jeu de l'autre. S'il se disqualifie, c'est son problème", a déclaré Jean Bertrand Ewanga, membre de l'opposition contre le dialogue.
"Joseph Kabila n'est pas concerné par les élections. Il est concerné par les valises qu'il doit faire. Le Dialogue, c'est pour lui donner une bouffée d'oxygène. Si les résolutions du Dialogue affirment que Kabila quitte le pouvoir le 19 décembre, on va les considérer", a ajouté M. Ewanga.
Jeudi à la cité de l'UA, après la démonstration par Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et Jér?me Bonso, membre de la Société civile, de l'impossibilité technique d'organiser l'élection présidentielle en 2016, un expert de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), les ministres de l'Intérieur, du Budget et des Finances, ont exposé sur les contraintes administratives, sécuritaires et financières qui rendent illusoire la tenue d'un quelconque scrutin en 2016.
Le mandat du président Kabila expire le 19 décembre, alors que la CENI demande plus de 16 mois pour organiser les prochaines élections. Les partis d'opposition représentés au forum souhaitent voir le président Kabila céder son fauteuil au président du Sénat, Léon Kengo. Mais ses partisans souhaitent le voir rester en poste jusqu'à l'élection de son successeur, un souhait qui se marie avec la décision de la cour constitutionnel qui a demandé au présent Kabila de rester au pouvoir pour la continuité de l'Etat.