Dernière mise à jour à 09h17 le 17/12
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Burundi, Pierre Claver Ndayicariye, a relevé mardi dans le palais des congrès de Kigobe à Bujumbura les principaux défis qui planent sur les processus électoraux dans le pays.
Ces défis sont le "reflet des pages sombres de notre histoire, des pages parfois vite tournées sans avoir été lues", et la "conséquence du fossé entre le dit et le non-dit des leaders politiques au moment de la négociation des textes normatifs chargés de gérer l'avenir du pays", a indiqué Pierre Claver Ndayicariye, lors de la présentation du rapport général sur le processus électoral de 2015.
Le premier défi, selon lui, est le fait que les élections au Burundi alimentent la méfiance et les suspicions comme si les rendez-vous électoraux devenaient automatiquement les rendez-vous de la mort physique et de la mort politique.
"Ce premier défi affecte de fa?on dramatique l'apaisement des processus électoraux que la CENI organise", a dit Pierre Claver Ndayicariye."
Le deuxième défi est relatif aux ressources importantes nécessaires pour organiser ces élections où le pays est obligé de les solliciter auprès de ses partenaires techniques et financiers.
"Certains parmi ces partenaires répondent spontanément et positivement, d'autres en profitent pour renforcer leur présence politique et diplomatique en déployant dans le pays des observateurs internationaux. L'appui matériel et financier au processus électoral crée chez d'autres un intérêt orienté vers les résultats des élections et les personnalités à élire", a constaté le président de la CENI.
Il a tenu à souligner que l'appui des partenaires extérieurs ou l'observation internationale des élections n'est pas une mauvaise chose en soi, que c'est quand cet appui libéré au profit du pays tend à peser négativement sur la volonté du peuple que ?a devient un problème.
Le troisième défi est relatif à la démocratie interne aux partis politiques où l'absence de cette dernière affecte la démocratie au niveau de la Nation.
"Ce défi important devient une fissure qui augmente les risques de divorces répétés et de transhumances politiques.
Tous les observateurs attentifs assistent pratiquement aux mêmes comportements et aux mêmes défis individuels et collectifs la veille de chaque processus électoral", a souligné Pierre Claver Ndayicariye.
Le quatrième et dernier défi est de nature juridique et légale, un défi qui se manifeste sous forme de trois difficultés récurrentes, à savoir l'interprétation différente des lois en fonction des calculs, des agendas et des attentes des compétiteurs politiques ; le financement faible dans l'éducation civique et électorale ainsi que l'intervention tardive dans les réformes légales intéressant le domaine électoral.
La CENI propose alors de provisionner un compte spécial "Elections" pour financer les prochains processus électoraux ; de renforcer la culture démocratique des citoyens et d'introduire le programme d'éducation civique et électorale à tous les paliers de l'enseignement.