Dernière mise à jour à 13h29 le 29/08
Le Congrès national général (CGN) de la Libye (Parlement de Tripoli) a décidé de ne pas participer aux pourparlers politiques de paix qui se déroulent actuellement à Skhirat, banlieue de Rabat, capitale du Maroc.
La ville de Skhirat avait abrité en juillet dernier le paraphe d'un accord par les différentes parties présentes, y compris les chefs des partis politiques, qui ont pris part au 6è round des pourparlers politiques inter-libyens sous les auspices du chef de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye, en l'absence des représentants du CGN.
Selon le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye et chef de la Mission d'appui de l'ONU en Libye (MANUL), Bernardino Leon, le CGN ne participerait pas aux pourparlers de Skhirat, une décision motivée par le besoin de réorganiser son équipe de négociation après la démission de deux de ses membres.
Le CGN a cependant assuré la MANUL "qu'il restait engagé dans le processus de dialogue et participera à la prochaine session de pourparlers".
Le nouveau round de pourparlers inter-libyens doit examiner "des questions consultatives et les annexes inachevées de l'accord paraphé en juillet dernier par les différentes parties", a souligné Abu Bakr Baira, membre du comité de dialogue de la chambre des représentants libyenne (parlement de Tobrouk).
M. Baira a indiqué que, contrairement au précédant round de pourparlers à Genève où l'optimisme était de mise, ce nouveau round est empreint de "pessimisme en raison de l'implosion du CNG, la démission de certains de ses membres et son absence des négociations, ainsi que du désaccord au sein de la chambre des représentants (parlement de Tobrouk) sur la composition du prochain gouvernement d'unité nationale".
M. Baira a relevé que la chambre des représentants réglerait probablement ce différend lors d'une session qu'il tiendra dimanche prochain.
Il a, par ailleurs, estimé que le conflit lié au CNG devrait se prolonger, affirmant que le processus de négociations se poursuivra sans lui.
Le Maroc abrite depuis le 5 mars 2015 le dialogue Inter-libyen qui réunit des représentants du Parlement de Tobrouk, du CGN basé à Tripoli, des indépendants composés de personnalités civiles, d'intellectuels, de juristes et d'hommes d'affaires en plus de représentants d'associations féminines.
Dans un communiqué, le représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye a souligné la nécessité de conclure les négociations dans les délais convenus lors du cycle de dialogue qui a eu lieu à Genève les 11 et 12 ao?t derniers, l'objectif étant d'ouvrir la voie à l'adoption finale par les parties de l'accord politique, qui sera suivie par son approbation officielle.
Le représentant spécial a rappelé que le temps est compté au moment où le pays est confronté à des défis de plus en plus nombreux, y compris la persistance de la souffrance des populations touchées par le conflit, la montée en puissance du danger terroriste représenté par Daech et la menace de l'effondrement économique.
Il a ajouté qu'il revient désormais aux dirigeants de la Libye de mettre de c?té leurs différends et de faire prévaloir l'intérêt suprême du pays, soulignant que la MANUL intensifiera ses contacts avec les parties libyennes dans les prochains jours afin de parvenir à un accord.
Dans ce sens, un porte-parole de l'ONU a annoncé vendredi, que les Nations unies prévoyaient d'organiser de nouvelles discussions pour tenter de résoudre le conflit libyen la semaine prochaine à Genève.