Les élections au Conseil national de transition centrafricain qui se sont poursuivis lundi à Bangui avec le vote du bureau de cet organe chargé de jouer le r?le d'une Assemblée nationale provisoire ont manqué de consensus sur les procédures, déplore un représentant de la société civile joint mardi par Xinua dans la capitale du pays.
"J'ai été profondément dé?u. On a procédé au vote sans même adopter au préalable le règlement intérieur. Dans cette période critique que nous traversons, il est important qu'il y ait un consensus sur les questions cruciales. Ces méthodes doivent cesser, car, ce sont les contestations qui nous amènent dans les problèmes", a protesté Fulgence Zeneth, désigné au sein du Conseil comme représentant des organisations des droits de l'homme.
Sur ses 105 membres, un nombre calqué sur celui de l'Assemblée nationale dissoute après la prise de pouvoir de Michel Djotodia, leader de l'alliance rebelle Séléka, le 24 mars à Bangui, 102 ont pris part aux élections tenues lundi après la désignation par acclamation et sans surprise samedi comme président de la République par intérim, le chef rebelle en étant d'ailleurs seul candidat en lice.
Proche de l'ex-rébellion, Alexandre Ferdinand Nguendet, ex-député à l'Assemblée nationale sous la bannière du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC, ex-parti unique créé par l'ancien président André Kolingba), a été élu à la tête de l'organe de transition. Il sera secondé par Mme Doumta Koyassoum, chef du Parti de l'unité nationale.
Présentée comme représentante des organisations féminines, l'élection de cette responsable est contestée. "Elle est une personnalité politique, donc elle ne peut pas être de la société civile", observe Zeneth qui accuse le bureau d'age d'avoir usé de la force pour procéder à la mise en place du bureau du Conseil, sans prendre en considération les protestations de la société civile.
Pourtant, à l'en croire, le nouvel homme fort de Bangui avait donné des instructions pour un vote transparent, en tenant compte des récriminations exprimées. "On ne s'est pas mis d'accord sur le règlement intérieur du Conseil et sur la liste. Il y a des entités, dont principalement les organisations de la société civile, qui ont fait des propositions de noms, mais à la publication de la liste, ces noms-là ont disparu au profit d'autres personnalités qui n'étaient pas élues par leurs pairs", fait-il savoir.
"Le chef de l'Etat avait donné des instructions pour que cette situation soit clarifiée au plus vite. Malheureusement, à la reprise des travaux lundi le bureau d'age est passé outre ces instructions et a procédé à la mise en place du bureau, malgré nos protestations. Nous avons participé au vote, mais nous nous réservons le droit de mener d'autres actions pour faire entendre raison", ajoute-t-il.
En plus des appels des confessions religieuses, c'est suite aux revendications des organisations de la société civile que le Conseil supérieur de transition créé le 6 avril a été dissout pour être reconfiguré, sous l'appellation de Conseil national de transition, pour une répartition presque équitable des postes entre 55 pour le bloc des partis politiques auquel fait partie la Séléka y compris les préfectures du pays et la ville de Bangui, et 50 pour la société civile et la diaspora.