Le président ivoirien Alassane Ouattara a dissous le gouvernement en raison d'un "problème de solidarité" au sein de la coalition de partis politiques au pouvoir, a expliqué mercredi le secrétaire général de la Présidence, Amadou Gon Coulibaly.
Expliquant le contexte de la dissolution annoncée mercredi matin, Amadou Gon Coulibaly a évoqué un clash au sein des partis politiques membres du Rassemblement des houphou?tistes pour la démocratie et la paix (RHDP) lors de l'examen en commission mardi d'un projet de loi sur le mariage.
"A l'occasion de cet examen, les groupes PDCI et UDPCI ont voté contre le texte du gouvernement", a-t-il avancé lors d'une conférence de presse au palais présidentiel.
Le Parti démocratique de C?te d'Ivoire (PDCI, ex-parti unique) d'Henri Konan Bédié et l'Union pour la démocratie et le progrès (UDPCI) de feu Robert Gué? sont les alliés du Rassemblement des républicains (RDR) d'Alassane Ouattara au sein du RHDP.
"Les votes ont été appuyés par les responsables des partis politiques et cela pose un problème de solidarité au niveau de l'alliance et du gouvernement issu de cette alliance", a-t-il poursuivi.
La nouvelle loi sur le mariage dispose, entre autres, que l'homme n'est plus le chef de famille et permet aux deux époux de désigner d'un commun accord le chef de famille, un article fortement combattu par les députés du PDCI et de l'UDPCI.
Le RDR a la majorité absolue au parlement.
La loi a été tout de même votée par la Commission des affaires générales et institutionnelles par 18 députés contre 14 sur 33 présents, en attendant le vote en plénière par l'ensemble des députés.
Amadou Gon Coulibaly a ajouté que "le Premier ministre et les ministres sont chargés d'évacuer les affaires courantes", en attendant la formation du nouveau gouvernement qui prendra "le temps nécessaire pour les concertations".
"Le président (Ouattara) est en contact avec les présidents des partis pour les modalités de constitution du nouveau gouvernement", a indiqué le secrétaire général.
Le président Ouattara vient de dissoudre pour la deuxième fois son gouvernement après la première formation mise en place en juin 2011 sous la conduite de Guillaume Soro, quelques mois après la chute de Laurent Gbagbo, marquant la fin de la crise post-électorale.
Le gouvernement dissout était dirigé par un Premier ministre issu du PDCI, Jeannot Kouadio-Ahoussou.