Bien que le ministre égyptien des Affaires étrangères e?t déclaré que cette visite n'avait rien à voir avec le procès, plusieurs partis politiques ont mis en garde contre les interférences étrangères dans le procès de l'ancien président, soulignant qu'ils n'accepteront aucun précepte venant de l'extérieur.
M. Kerry et M. Fahmy ont pourtant convenu de la nécessité de veiller à ce que les procès soient équitables et transparents.
D'après Huda Ragheb, professeur de sciences politiques à l'Université américaine du Caire, "M. Kerry n'a même pas mentionné le procès de M. Morsi et n'a pas rencontré les représentants des Frères musulmans. Les Etats-Unis souhaitent seulement rétablir les relations avec l'Egypte et trouver une solution pour y parvenir."
L'Egypte est un "partenaire vital" des Etats-Unis et le gouvernement américain s'est engagé à travailler avec le gouvernement égyptien par intérim et à soutenir le peuple égyptien, a annoncé M. Kerry lors d'une conférence de presse suite à sa rencontre avec M. Fahmy.
Les relations entre les deux pays ont pati de la décision des Etats-Unis de suspendre l'aide annuelle de 1,3 milliard de dollars américains à son allié du Moyen-Orient. Selon M. Kerry, la suspension de l'aide n'est pas une sanction mais une obligation légale suite à la destitution du président Morsi, le 3 juillet 2013.
M. Ragheba a indiqué que même si l'aide des Etats-Unis à l'Egypte reprend, les relations entre les deux pays ne seraient plus aussi fortes qu'auparavant, comme l'Egypte souhaiterait établir des relations équilibrées avec tous les pays et n'accepterait aucune interférence dans ses affaires intérieures.
Wahid Abdel Maguid, un expert politique du Centre des études stratégiques d'Al-Ahram, a quant à lui indiqué que M. Kerry est venu dans le pays pour participer à une réunion avec le gouvernement par intérim et que cette visite est la première étape d'une tournée de neuf jours qui le mènera au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Europe.
"M. Kerry a seulement réitéré le point de vue des Etats-Unis comme quoi les relations normales et le soutien à l'Egypte dépendent de la capacité des Egyptiens à instaurer une vie politique démocratique", a indiqué M. Maguid.
"Si l'Egypte ne réussit pas la transition démocratique, elle perdra non seulement ses liens avec les Etats-Unis, mais aussi ceux avec les autres pays qui considéreront cet échec comme négatif", a-t-il ajouté.