La presse fran?aise s'est de nouveau penchée mercredi sur la question du remaniement ministériel et a fortiori du départ du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, soulevée la veille par un député de la majorité socialiste, Malik Boutih.
Pour le journal de droite, Le Figaro, il ne fait aucun doute que "le seul vrai remaniement, ce serait que (le président Fran?ois) Hollande change de politique".
Appelant la gauche, dont est issue le gouvernement actuel, à s'atteler au "grand examen de conscience qu'elle s'est toujours interdit", le quotidien souligne en conclusion que "ce remaniement-là serait, pour le coup, salutaire", contrairement à un changement de Premier ministre.
Le Monde constate, pour sa part, que "l'impasse politique s'aggrave pour M. Hollande", consacrant sa une au président fran?ais "bousculé par l'exaspération politique et sociale".
Mais, face au remaniement réclamé par certains, une source à Matignon, citée par le quotidien du soir, souligne que la persévérance est la meilleure stratégie à suivre dans ce contexte difficile.
"On est dans un moment de grogne, d'énervement, d'excitation, mais qui s'exprime de fa?on insaisissable. En pareille situation, le politique se doit de garder son sang-froid et sa lucidité et de répondre d'abord par le travail", confie-t-elle au Monde.
Son confrère de gauche Libération titre sur "le front des frondes", indiquant que "des Bretons contre l'écotaxe aux extrémistes antirépublicains, la vague de contestation inquiète le gouvernement".
Il y a d'abord eu en octobre les manifestations antifiscales des salariés et exploitants de l'agroalimentaire, dans cette région du nord-ouest de la France. Le mécontentement envers M. Hollande a pu ensuite s'exprimer par les huées, attribuées à des militants d'extrême-droite, qui l'ont accueilli, lors de la commémoration de l'Armistice de la Premier guerre mondiale, le 11 novembre dernier.
"Partie de Bretagne, la grogne gagne désormais d'autres régions. Et ce sur des motifs les plus divers, même si la lutte contre la fiscalité reste l'un des plus partagés", explique Libération, qui revient, dans son éditorial, sur "un ras-le-bol fiscal touchant de plein fouet les classes moyennes et une partie de l'électorat de Fran?ois Hollande".
"(Ces) mouvements sociaux (...) paraissent d'autant plus nombreux et plus vifs qu'ils font face à la faiblesse d'un pouvoir que nul ne semble vraiment respecter", poursuit-il, alors que le couple exécutif formé par MM. Hollande et Ayrault continue de subir une chute de popularité record dans les sondages.