Le Kenya a radié mardi une quinzaine d'organisations non-gouvernementales (ONG) et gelé leurs comptes bancaires, invoquant des liens de ces ONG avec le terrorisme.
Le Bureau de coordination des ONG, nommé par le gouvernement, a déclaré que les avoirs de ces ONG avaient été saisis et que les personnes accusées, dont les noms ont été transmis à la police, avaient vu leur permis de travail révoqué, dans le cadre de l'intensification de la lutte de ce pays d'Afrique de l'Est contre le terrorisme.
Le président du Bureau de coordination, Fazul Mohamed Yusuf, a déclaré que la brigade locale de lutte contre le terrorisme de la police et Interpol avaient été invités à entreprendre des enquêtes sur ces 15 ONG soup?onnées de financer des activités de terrorisme au Kenya et dans la Corne de l'Afrique.
"Observant que des ONG pouvaient être détournées comme véhicules de financement du terrorisme et de blanchiment d'argent, le Bureau a mis en place des mesures pour enrayer ces événements", a déclaré M. Yusuf aux journalistes à Nairobi.
"En considération de cela, le Bureau met en garde les ONG susceptibles d'être utilisées à des fins criminelles que des actions judiciaires déterminées seront menées à leur encontre", a- t-il ajouté, précisant que les actifs saisis seraient redistribués à des organisations fiables avec une activité similaire.
M. Yusuf a également annoncé la radiation de 510 ONG supplémentaires pour non-conformité à la Loi de régulation sur la coordination des ONG de 1992, qui impose aux ONG de présenter au bureau des rapports annuels et des comptes audités sous peine de poursuites.
Ces 510 ONG ont 21 jours pour se conformer à leurs obligations et redemander leur inscription sur la liste des ONG en justifiant la reconduction de leur licence d'opération.
"Certaines ONG ont été et sont encore utilisées pour des activités criminelles, telles que le financement du terrorisme au Kenya et dans la Corne de l'Afrique", a déclaré M. Yusuf sans préciser de nom de telles ONG.
Les donateurs auront désormais l'obligation d'informer le gouvernement du montant qu'elles offrent aux ONG et des activités qu'elles financent, a déclaré M. Yusuf.
"Les donateurs devront répondre de leurs actes au même titre que les ONG si les fonds qu'ils donnent sont utilisés à des fins terroristes", a ajouté M. Yusuf.
Les ONG souffrant de problèmes de comptabilité ne pourront être autorisées à poursuivre leur activité que si elles se soumettent à une procédure d'agrément et la remportent, sans quoi elles resteront radiées pour une durée indéterminée, a-t-il ajouté.