Dong Chen (à gauche), Xie Beizhen et Wang Minjuan sont sortis après 105 jours d'expériences scientifiques dans Lunar Palace 1, l’Installation expérimentale intégrative pour la recherche sur un écosystème artificiel fermé de soutien a la vie pour une astro-base permanente (Permanent Astrobase Life-support Artificial Closed Ecosystem, PALACE), développée par l'Université de Beihang de Beijing, le 20 mai. Ce furent les premières recherches sur une cabine fermée avec un équipage multiple sur une longue durée réalisées en Chine. [Photo / IC] |
La Chine a fait un pas de plus vers la construction d'une base lunaire après un test réussi de vie en atmosphère close de 105 jours, lors duquel le système de soutien à la vie bio-régénératrice de Lunar Palace 1 a permis d'assurer l'existence de trois volontaires.
Ces trois ? habitants de la lune ? ont bu de l'eau recyclée purifiée, mangé des vers et de la nourriture qu'ils ont cultivée eux-mêmes, ont procédé à des expériences, et bavardé avec leur famille sur Internet dans leur capsule fermée, du 3 février au 20 mai.
Le nom complet du projet est ? Installation expérimentale intégrative ‘Lunar Palace 1' pour la recherche sur un écosystème artificiel fermé de soutien à la vie pour une astro-base permanente ? (Permanent Astrobase Life-support Artificial Closed Ecosystem, PALACE). En plus court, Lunar Palace 1, une résidence royale sur la lune…
Le Lunar Palace 1 comprend un module pour la végétation de 58 mètres carrés et un module d'habitation de 42 mètres carrés comprenant trois chambres, une salle à manger, une salle de bains et une salle d'élimination des déchets.
Les scientifiques avaient choisi l'alimentation susceptible de fournir assez de nutriments aux trois bénévoles, tous nés dans les années 1980 : cinq céréales, dont du blé, du soja et des arachides ; 15 légumes, dont des carottes, des concombres, des épinards d'eau, et un seul fruit, des fraises.
Le blé a non seulement été la source d'énergie principale, mais il a également été un fournisseur d'oxygène pour la capsule, qui a permis à l'oxygène d'être régénéré trois fois au cours des 105 jours.
55% de la nourriture destinée aux trois bénévoles a été générée à l'intérieur du système bio, tandis que le reste, surtout de la viande, a été produite à l'extérieur.
Mais les habitants de la capsule ont également élevé et mangé des vers de farine jaunes, leur principale source de protéines.
La première présentation de ces vers en 2011 lors du Symposium IAA Humans in Space a choqué les pairs américains, mais, selon certains qui les ont testés, ils ont un go?t de frites.
Le Lunar Palace 1 est différent de Biosphere 2, une installation américaine de recherche en sciences des systèmes de la Terre, a expliqué Liu Hong, professeur à l'Université de Beihang, conceptrice en chef et responsable scientifique du programme.
? Biosphere 2 est une réplique du cadre de vie sur Terre ; ce fut un échec que nous ne voulions pas répéter ?, a dit Mme Liu.
? Le système que nous avons construit a été orienté vers les besoins de l'homme. Nous avons soigneusement choisi quelles plantes, animaux et micro-organismes seraient les mieux adaptés à l'écosystème ?.
Bien que les états-Unis, la Russie et certains pays européens aient travaillé sur des technologies spécifiques connexes, ils n'ont cependant mené aucune expérience sur un système à grande échelle ces dernières années.
? De nombreux experts étrangers pensent que la construction d'une base de l'espace ne pourra être réalisée dans un avenir proche, ce qui fait qu'ils ne mettent pas beaucoup de ressources dans la recherche dans ce domaine ?, a précisé Mme Liu.
Mais la durée du temps nécessaire pour comprendre la complexité d'un écosystème est la raison pour laquelle les scientifiques devraient commencer à procéder à des expériences dès maintenant.
Le Lunar Palace 1 ne reflète cependant pas parfaitement l'environnement présent sur la lune.
La faible gravité et les fortes radiations n'ont pas été prises en compte dans la capsule, et les scientifiques ne savent pas quelles incidences elles pourraient avoir sur l'écosystème.
Selon Mme Liu, il est nécessaire de construire deux mini systèmes Lunar Palace 1 –une station de surveillance sur la Lune et une autre sur la Terre- afin que les deux ensembles de données puissent être comparés.
Les résultats de l'expérience ont été meilleurs que prévu, mais il y a encore une marge d'amélioration.
? Le système ne sera prêt que quand il pourra être mis en ?uvre sur une longue période ?, a-t-elle dit. ? Ensuite, nous pourrons être confiants au sujet de son utilisation dans l'espace ?.