Les Commandants des forces de trois opérations de maintien de la paix des Nations Unies ont indiqué jeudi que les forces de maintien de la paix de l'ONU sont de plus en plus souvent confrontés à des situations complexes, hostiles et imprévisibles et qu'ils sont régulièrement pris pour cible par des acteurs non étatiques, du Golan, en Syrie, au nord du Mali, en passant par la République démocratique du Congo (RDC).
Lors d'un débat tenu au Conseil de sécurité de l'ONU, le général Jean Bosco Kazura, qui commande la force de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), a souligné que ses troupes font face à une insécurité considérable dans la zone de déploiement. La réduction des effectifs et le départ de l'opération Serval, sous conduite fran?aise, a en effet eu pour corollaire le retour en force dans des zones qui avaient été pacifiées de groupes terroristes, dont les attaques ont fait 10 victimes parmi les soldats de la paix déployés sous le drapeau de l'ONU au cours des derniers jours, a-t-il déploré.
"La MINUSMA a le plus grand mal à empêcher que le nord du Mali soit contr?lé par ces groupes", a indiqué le général aux membres du Conseil en soulignant que la MINUSMA est dépourvue de moyens logistiques et humains suffisants.
à la tête de la Force des Nations Unies chargée d'observer le désengagement (FNUOD), le général Iqbal Singh Singha a également signalé aux membres du Conseil de sécurité que la situation dans le Golan, en Syrie, a connu une sérieuse détérioration, le respect du cessez-le-feu entre Isra?l et la Syrie ayant récemment été émaillé d'incidents qui ont opposé des forces gouvernementales syriennes à des groupes armés de l'opposition.
"Des échanges de tirs, des tirs de mortiers, ainsi que des vols de voitures et d'armes ont été commis, tandis que des Casques bleus ont été enlevés ou séquestrés et que des locaux de l'ONU ont été vandalisés", a expliqué le général Singh Singha.
Pour sa part, le Commandant de la force de la Mission de stabilisation de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) - le général Carlos Alberto Dos Santos Cruz -, a estimé qu'au-delà de la question d'affiner et de revoir les mandats confiés aux Missions en fonction de l'évolution des situations auxquelles elles sont confrontées sur le terrain, il était possible de mettre à profit la "marge de man?uvre" qui existe dans l'"interprétation" qui peut être faite des termes des mandats existants.
Il a reconnu que "seule une force proactive et robuste est à même de combattre les menaces qui pèsent aujourd'hui sur les civils".