Les sanctions économiques peuvent être un outil diplomatique efficace pour les Etats-Unis, mais lorsqu'elles sont mal utilisées, elles peuvent également saper les efforts américains pour promouvoir la paix, les droits de l'homme et les normes démocratiques à travers le monde, selon un article d'opinion publié par le New York Times (NYT).

Si les décideurs politiques recourent si fréquemment aux sanctions - les Etats-Unis sont en effet à l'origine de 42 % des sanctions imposées dans le monde depuis 1950, selon une base de données mondiale sur les sanctions tenue par l'université Drexel - c'est en en partie parce qu'elles sont considérées comme peu co?teuses, notamment si on les compare à une action militaire, selon l'article publié ce week-end.

"En réalité, leurs co?ts sont considérables. Ces co?ts sont cependant supportés par les banques, les entreprises, les civils et les organismes humanitaires, qui doivent assument le fardeau consistant à les mettre en ?uvre, à les respecter ou à atténuer leurs effets", a noté l'article.

Des gens devant le Capitole noyé dans la brume à Washington D.C., aux Etats-Unis, le 29 juin 2023. (Aaron Schwartz/Xinhua)

"Les sanctions peuvent également peser lourdement sur les populations vulnérables - souvent pauvres et vivant sous des gouvernements répressifs - comme en attestent une quantité croissante de documents rassemblés par les universitaires" , a-t-il déclaré.

Les responsables tiennent rarement compte de ces co?ts, a indiqué l'article, ajoutant que si les sanctions étaient faciles à imposer, elles étaient par contre politiquement et bureaucratiquement difficiles à lever, et ce même lorsqu'elles ne servent plus les intérêts américains.

"Pire encore, les sanctions échappent également à tout examen public significatif. Peu de fonctionnaires sont tenus pour responsables lorsqu'il s'agit de déterminer si une sanction particulière fonctionne comme prévu, nuit inutilement aux innocents ou sape les objectifs de politique étrangère du pays", a ajouté l'article.