Dernière mise à jour à 16h52 le 01/11
Dans une interview publiée dimanche par le quotidien Iran Daily, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian a mis en doute la prétendue détermination du président américain Joe Biden à relancer l'accord sur le nucléaire iranien de 2015.
"M. Biden se présente comme l'anti-Trump, mais dès qu'il s'agit de l'Iran, il applique le même régime de sanctions que lui. Pour le moment, il n'a pris aucune mesure pratique pour lever ces sanctions", a indiqué M. Amir Abdollahian dans l'interview.
Samedi soir, à l'issue d'une réunion organisée en marge du sommet du G20 à Rome, Joe Biden et les dirigeants allemand, fran?ais et britannique ont publié une déclaration commune soulignant "l'engagement clair du président américain à ramener les Etats-Unis à une conformité pleine et entière" avec l'accord sur le nucléaire, officiellement connu sous le nom de Plan d'action global conjoint (JCPOA).
La déclaration a également réaffirmé l'engagement de M. Biden "à rester en conformité (avec l'accord) à condition que l'Iran fasse de même", et a appelé le président iranien Ebrahim Ra?ssi à "saisir cette opportunité et à revenir à une approche de bonne foi pour conclure au plus vite les négociations".
"Le problème est que les Américains expriment cette volonté et ces intentions dans leurs déclarations, mais que nous ne le voyons pas dans leur comportement", a affirmé M. Amir Abdollahian.
Il suffirait à M. Biden de publier un décret à effet immédiat pour faire revenir les Etats-Unis à la situation qui avait cours juste avant que son prédécesseur Donald Trump ne se retire du JCPOA en mai 2018, a déclaré le ministre.
Il a également critiqué les Européens pour avoir fait pression sur l'Iran et exigé son retour à la table des négociations, tout en restant eux-mêmes "inactifs" et en ne faisant pas pression sur les Etats-Unis pour qu'ils respectent leurs engagements.
Dans l'interview, le chef de la diplomatie iranienne a par ailleurs réaffirmé que la priorité de la politique étrangère du gouvernement iranien actuel était de développer ses relations avec ses voisins et avec les pays asiatiques, dont la Chine et la Russie.
"Nous avons explicitement fait savoir que nous n'avions pas l'intention de lier de manière absolue le destin de notre peuple et de notre pays au JCPOA ou à un pays tiers", a noté le ministre.