Dernière mise à jour à 14h06 le 11/09
Le président américain Donald Trump a défendu mercredi les propos qu'il a formulés dans une interview antérieure, au cours de laquelle il expliquait vouloir minimiser la menace du coronavirus pour le public américain. Il a affirmé être comme un supporter pour le pays et refuser de semer la panique.
"J'ai toujours voulu minimiser (la menace), je préfère toujours la minimiser, car je ne veux pas semer la panique", a déclaré M. Trump à Bob Woodward, auteur et rédacteur en chef adjoint du Washington Post, dans une interview accordée le 19 mars, selon des révélations parues dans le nouveau livre de M. Woodward, "Rage".
Confronté aux critiques qui ont monté à la suite des révélations rapportées dans le livre, dont la publication est prévue ce mois-ci, M. Trump a insisté sur le fait qu'il avait raison de garder pour lui ses inquiétudes concernant la pandémie.
"Nous ne voulons pas semer la panique, nous ne voulons pas sauter sur place et crier dans tous les sens que nous avons un problème, un énorme problème, et donc effrayer tout le monde", a confié M. Trump aux journalistes à la Maison Blanche, "nous devions garder notre calme".
"Le fait est que je suis un supporter pour ce pays, j'aime notre pays", a-t-il poursuivi. "Et je ne veux pas que les gens aient peur, je ne veux pas semer la panique, comme vous dites. Je ne vais certainement pas faire plonger ce pays ou le monde dans l'hystérie."
M. Trump a ajouté qu'il minimisait la menace du virus également parce qu'il ne voulait pas "que les prix augmentent à un niveau presque inabordable".
Le président a qualifié la publication par les médias de ses propres remarques comme "un autre coup dur politique".
Selon les révélations du livre, M. Trump a déclaré à M. Woodward dans une interview le 7 février, alors que les Etats-Unis n'avaient signalé que quelques cas de COVID-19, que le virus était plus dangereux que la grippe.
"C'est quelque chose de mortel", a souligné M. Trump, selon qui le virus était en suspension dans l'air et plus mortel même "qu'une grippe éprouvante".
"Cela passe par l'air, Bob, c'est toujours plus dur que par le toucher", a expliqué M. Trump. "L'air, vous respirez simplement l'air, et c'est comme ?a que ?a se transmet."
Cependant, en public au cours de la même période, M. Trump avait déclaré qu'il y avait à l'époque beaucoup plus de décès dus à la grippe aux Etats-Unis, affirmant que le virus dispara?trait "comme par miracle".
Le 26 février, il a prédit que le nombre de cas de COVID-19 dans le pays tomberait à "près de zéro". Le 29 février, il a annoncé aux Américains que tout était "sous contr?le".
S'emparant des révélations du livre, le candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden a critiqué M. Trump mercredi lors de sa tournée dans l'Etat clé du Michigan, affirmant que le président "avait menti sciemment et volontairement sur la menace que représentait la maladie pendant des mois".
"Il le savait et l'a délibérément minimisée", a martelé l'ancien vice-président. "Pire encore, il a menti au peuple américain."
"Il a conduit à la faillite notre économie et notre pays", a déclaré M. Biden.
Le livre de M. Woodward aurait également révélé que le conseiller à la sécurité nationale, Robert O'Brien, avait averti M. Trump le 28 janvier que le coronavirus "serait la plus grande menace pour la sécurité nationale à laquelle vous aurez à faire face durant votre présidence". M. Trump a indiqué en mai à M. Woodward qu'il ne se souvenait pas d'avoir entendu cela.
Les Etats-Unis sont le pays le plus touché au monde par le COVID-19 avec plus de 6,35 millions d'infections et plus de 190.700 décès, selon l'Université Johns Hopkins.
Le livre à para?tre, "Rage", est composé de 18 entretiens que M. Trump a accordés à M. Woodward entre décembre et juillet et comprend également des conversations de fond avec des responsables et d'autres sources, selon une information du Washington Post. Le journal et CNN ont re?u des exemplaires préliminaires du livre et en ont publié des extraits mercredi.
M. Woodward a été deux fois lauréat du prix Pulitzer.