Dernière mise à jour à 09h31 le 09/06
Alors que la polémique enfle sur le racisme et les violences policières en France, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé ce lundi 8 juin, de nouvelles mesures pour la police et la gendarmerie, parmi lesquelles figure la suspension systématique en cas de soup?on de racisme.
"Aucun raciste ne peut porter dignement l'uniforme, j'ai demandé à ce qu'une suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soup?on avéré d'actes ou de propos racistes", a déclaré M. Castaner lors d'une conférence de presse ce lundi.
Sur les contr?les d'identité qui sont souvent au coeur de la polémique, le ministre de l'Intérieur a annoncé le renforcement de l'usage des caméras piéton, et a exigé à ce que chaque policier ou gendarme porte visiblement son RIO (Relevé Identité Opérateur) lors des contr?les.
L'autre annonce importante du ministre fran?ais de l'Intérieur porte sur la méthode d'interpellation controversée "dite de l'étranglement". Elle "ne sera plus enseignée dans les écoles de police et de gendarmerie. C'est une méthode qui comportait des dangers", a-t-il déclaré.
Selon Christophe Castaner, le racisme n'a pas de place dans la société fran?aise et encore moins dans la police républicaine. "Il ne suffit pas de le condamner, il faut le traquer, le combattre de toutes nos forces", a dit le ministre tout en citant en guise d'exemple des sanctions prises contre les forces de l'ordre qui "ont failli à leur devoir républicain ces dernières semaines".
Il s'agit, notamment de six policiers à Rouen qui rivalisaient de remarques racistes sur un de leurs collègues ou encore l'ouverture d'une enquête vendredi dernier sur des propos racistes dans un groupe Facebook au sein duquel il y aurait des policiers et gendarmes. "Cela continuera. Je veux une tolérance zéro contre le racisme dans notre République", a insisté le ministre de l'Intérieur.
M. Castaner a cependant précisé qu'il n'y a pas d'institution raciste ou de violence ciblée en France: "Il n'y a qu'une police républicaine au reflet de la société (...) et on y trouve aussi hélas des maux qui rongent comme le racisme, l'antisémitisme, l'homophobie".
Le discours du ministre de l'Intérieur intervient dans un contexte polémique sur le racisme et les violences policières, relancé ces derniers temps en France par la vague d'indignation qui se propage dans le monde depuis la mort du Noir américain Georges Floyd lors de son interpellation.