Des civils innocents pris au piège de la violence sont désormais confrontés à la nouvelle menace, mortelle, du COVID-19, a déclaré mercredi le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres au Conseil de sécurité, en soulignant que la pandémie "amplifie et exploite les fragilités de notre monde".

Citant les conflits comme l'une des principales causes de cette fragilité, le chef des Nations Unies a déclaré lors d'une vidéoconférence de haut niveau sur la protection des civils dans les conflits armés que le coronavirus faisait subir "d'énormes souffrances humaines" et un stress supplémentaire aux systèmes de santé, économies et communautés vulnérables déjà affaiblies par des années de conflit armé.

"Le COVID-19 ne répand pas seulement la maladie et la mort, il pousse les gens dans la pauvreté et la faim", a-t-il déclaré, ajoutant que dans certains cas, "il annihile des décennies de progrès en matière de développement".

Pendant ce temps, alors que l'accès aux services est réduit et que des mesures répressives sont adoptées par certains pays, il est devenu encore plus difficile de protéger les plus vulnérables, en particulier dans les zones de conflit.

En outre, le COVID-19 menace les réfugiés et les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, entassés dans des camps et des communautés qui manquent d'installations sanitaires et de soins de santé, a déclaré le secrétaire général de l'ONU.

M. Guterres a réitéré l'appel qu'il avait lancé en mars dernier en faveur d'un cessez-le-feu mondial pour faire face à la pandémie, en précisant qu'en dépit du fait qu'il a été bien accueilli, il "ne s'est pas traduit par des actions concrètes" et que, dans certains cas, la pandémie peut même inciter les belligérants à pousser leur avantage ou à frapper fort pendant que l'attention internationale est focalisée sur autre chose.