Dernière mise à jour à 09h22 le 23/04
Rien dans la réponse de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au COVID-19 n'a été "caché aux Etats-Unis, dès le premier jour", a déclaré le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, rejetant l'accusation de Washington selon laquelle l'agence onusienne aurait tenté de dissimuler la pandémie.
Non seulement l'OMS a publié des détails adéquats sur la maladie depuis l'apparition de l'épidémie en janvier, mais certains responsables américains de la santé travaillant à plein temps au siège de l'agence ont transmis des informations en temps réel à la Maison Blanche - preuve que Washington était au courant de la vérité depuis le tout début.
Une quinzaine de membres du Centre américain de contr?le des maladies (CDC) ont été détachés auprès de l'OMS depuis janvier, y rejoignant deux fonctionnaires américains affectés à long terme, ce qui est un signe de transparence de l'agence, a indiqué lundi le patron de l'OMS lors d'une conférence de presse, ajoutant que "tous les pays obtiennent les informations immédiatement".
En outre, les hauts responsables de la santé nommés par le président américain Donald Trump ont également consulté régulièrement l'OMS au plus haut niveau lorsque le COVID-19 a émergé, selon un rapport publié lundi par le Washington Post.
Dans une note datée du 29 janvier, le conseiller commercial de M. Trump, Peter Navarro, avait averti que "l'absence de protection immunitaire, d'un remède ou d'un vaccin existant laisserait les Américains sans défense en cas d'épidémie du (nouveau) coronavirus à part entière sur le sol américain". Il s'agit là de l'avertissement formulé au plus haut niveau ayant circulé à la Maison Blanche dont on a pu avoir connaissance, a rapporté le New York Times au début du mois.
Le "risque d'un scénario de pandémie dans le pire des cas ne doit pas être négligé" compte tenu des informations en provenance de Chine, a souligné M. Navarro dans sa note.
Parallèlement, l'OMS, en tant qu'organe spécialisé dans la santé mondiale, s'est efforcée de remplir ses objectifs de collecte d'informations sur le COVID-19 et d'émettre des avertissements en temps utile.
Le 5 janvier, elle a publié ses premières informations sur le nouveau virus, y compris une évaluation des risques, des conseils et des rapports de la Chine sur le virus, deux jours après que les autorités chinoises ont informé l'organisation onusienne ainsi que les pays et régions concernés de l'apparition de la maladie.
Le 12 janvier, l'OMS a annoncé dans un communiqué de presse que "la Chine a partagé la séquence génétique du nouveau coronavirus, qui sera d'une grande importance pour les autres pays qui souhaitent développer des kits de diagnostic spécifiques".
Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré lors d'une conférence de presse le 11 mars que "le COVID-19 peut être qualifié de pandémie", après avoir indiqué fin janvier que l'épidémie était une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC), émettant ainsi le plus fort des avertissements.
L'OMS a rapidement décrété le PHEIC et classé le COVID-19 comme pandémie peu après, a tweeté Lawrence Gostin, professeur de droit de la santé publique à l'université de Georgetown, ajoutant que "les Etats-Unis et l'Europe ont eu le temps de se préparer. Ils ne l'ont pas fait ! Il est facile de blamer l'OMS, alors que c'est de notre faute".