Dernière mise à jour à 10h08 le 10/03
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déclaré lundi qu'elle craignait d'éventuelles "matières nucléaires non déclarées et activités liées au nucléaire non déclarées" en Iran dans des sites non enregistrés.
Les capacités nucléaires de l'Iran sont revenues au centre de l'actualité depuis la déclaration de Téhéran le 5 janvier selon laquelle son programme nucléaire ne serait plus "soumis à aucune restriction dans le domaine opérationnel", en réponse à la décision des Etats-Unis en 2018 de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien et de réimposer des sanctions.
Dans un appel à l'Iran pour que le pays coopère avec l'agence onusienne, le directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, a indiqué que l'Iran n'avait pas donné accès aux sites en question et n'avait pas clarifié certaines questions des inspecteurs.
"Cela affecte négativement la capacité de l'Agence à clarifier et à résoudre ces questions et à fournir une assurance crédible de l'absence de matières et d'activités nucléaires non déclarées en Iran", a déclaré M. Grossi. "J'appelle l'Iran à coopérer immédiatement et pleinement avec l'Agence, y compris en fournissant un accès rapide aux endroits spécifiés par l'Agence".
Les règles régissant la surveillance du programme nucléaire iranien sont énoncées dans l'accord de 2015 appelé Plan d'action global conjoint (JCPOA). Cet accord a été approuvé par l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie), ainsi que l'Allemagne et l'Union européenne.
L'accord garantit l'accès régulier de l'AIEA au programme nucléaire iranien, conformément à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée en 2015 visant à assurer l'application du JCPOA.
A la suite de la décision du gouvernement américain de se retirer de l'accord, en juillet 2019, l'Iran aurait violé sa limite de stocks d'uranium, annon?ant son intention de continuer à enrichir l'uranium.
Dans un discours devant le Conseil des gouverneurs de l'AIEA lundi, M. Grossi a noté qu'en dépit des préoccupations, l'agence "n'a observé aucun changement dans la mise en ?uvre par l'Iran de ses engagements liés au nucléaire dans le cadre du JCPOA en rapport avec cette annonce, ou dans le niveau de coopération par l'Iran en ce qui concerne les activités de vérification et de surveillance de l'Agence" dans le cadre de cet accord.