Dernière mise à jour à 09h13 le 15/01
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti mardi que la Turquie n'hésiterait pas à "donner une le?on" au maréchal Khalifa Haftar, commandant de l'armée libyenne établie dans l'est, si ses forces s'avisaient de reprendre le combat.
"Si les attaques contre le gouvernement légitime et contre nos frères en Libye se poursuivent, nous n'hésiterons pas à donner à Haftar la le?on qu'il mérite", a déclaré M. Erdogan aux élus de son parti au parlement turc.
Le maréchal Haftar a "fui" Moscou à l'issue des pourparlers de paix organisés entre lui et le chef du gouvernement basé à Tripoli, Fayez al-Serraj, a indiqué M. Erdogan, soulignant que M. al-Serraj avait pour sa part déjà signé l'accord de cessez-le-feu.
"Haftar n'a pas signé le cessez-le-feu. Il a commencé par dire oui, mais un peu plus tard, malheureusement, il a quitté Moscou, il a fui Moscou", a affirmé M. Erdogan, ajoutant que les pourparlers de Moscou avaient permis de "montrer le véritable visage de Haftar" à la communauté internationale.
La crise libyenne sera à nouveau discutée dimanche à Berlin, a-t-il indiqué.
Soulignant que la Turquie avait fait sa part du travail à Moscou en convainquant M. al-Serraj de signer l'accord, le président turc a déclaré que "la balle est maintenant dans le camp de la Russie" pour essayer de persuader le maréchal Haftar de signer à son tour l'accord.
La Turquie maintiendra une présence dans la région aussi longtemps que nécessaire, a-t-il encore affirmé, soulignant qu'Ankara n'avait cependant aucun projet aventuriste.
"Nous visons uniquement à protéger nos droits et notre avenir, et les droits et l'avenir de nos frères" a déclaré M. Erdogan.
Lundi, Moscou a hébergé des négociations portant sur un accord de cessez-le-feu entre l'Armée nationale libyenne, basée dans l'est du pays, et le Gouvernement d'union nationale (GNA) soutenu par l'ONU, basé à Tripoli.
La Turquie et la Russie ont servi d'intermédiaires dans les négociations, après avoir d'abord aidé à instaurer un cessez-le-feu provisoire un peu plus t?t. Les parties en conflit en Libye ont en effet toutes deux accepté une trêve, qui est entrée en vigueur le 12 janvier.
La Turquie soutient fermement M. al-Serraj, et le parlement turc a autorisé le gouvernement à envoyer des troupes en Libye pour l'aider.