En vertu d'un accord de cessez-le-feu négocié entre les Etats-Unis et la Turquie, quelque 800 combattants des Unités de protection du peuple (YPG) kurdes se sont retirés de la zone de sécurité que la Turquie prévoit de créer dans le nord de la Syrie, a déclaré mardi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Entre 700 et 800 miliciens kurdes syriens ont quitté la région depuis jeudi dernier, date à laquelle la Turquie et les Etats-Unis se sont entendus pour suspendre pendant 120 heures l'offensive lancée par Ankara en Syrie pour contraindre les YPG à se retirer de la zone de sécurité prévue, a indiqué M. Erdogan aux journalistes à Istanbul, avant de partir pour une réunion avec son homologue russe Vladimir Poutine à Sotchi.

"On nous a affirmé que les 1 200 à 1 300 combattants kurdes restant se retireraient sous peu", a ajouté M. Erdogan.

L'armée turque, soutenue par des rebelles syriens, a pris le contr?le de 160 zones résidentielles et d'une zone de 2 200 km2 dans la région, a déclaré à la presse Nadide Sebnem Aktop, porte-parole du ministère turc de la Défense, ajoutant que 136 véhicules des YPG avaient à ce jour quitté le secteur.

"Les forces armées turques respectent pleinement l'accord sur la création d'une zone de sécurité, mais 42 tirs de harcèlement ou infractions diverses ont jusqu'à présent été commis par des terroristes des YPG et du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)", a ajouté Mme Aktop.

Ankara considère les YPG comme la branche syrienne du PKK, un parti interdit en Turquie en raison de la lutte armée qu'il mène contre le gouvernement turc depuis trois décennies. Les troupes américaines se sont cependant lourdement appuyées sur les YPG pour combattre les militants de l'Etat islamique (EI) en Syrie.

A la suite de la récente décision de Washington de retirer ses troupes du nord de la Syrie, l'armée turque a lancé une incursion en Syrie un peu plus t?t ce mois-ci, dans le but d'expulser les combattants kurdes de la région.

Selon l'accord conclu le 17 octobre entre les Etats-Unis et la Turquie en vue d'établir une trêve, la Turquie a accepté de suspendre ses opérations militaires pendant 120 heures. Cette trêve se terminera mardi à 19H00 (GMT).