Dernière mise à jour à 11h28 le 09/07
Près de 464.000 personnes dans le monde ont été victimes de violences meurtrières en 2017, soit plus de cinq fois le nombre de personnes tuées dans des conflits armés au cours de la même période, ont déclaré lundi des chercheurs des Nations unies.
Une étude de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) indique que l'Amérique centrale est la région la plus dangereuse à vivre, avec un nombre d'homicides - ou d'homicides illégaux - qui a augmenté dans certains "points chauds", pour atteindre 62,1 pour 100.000 personnes.
Les endroits les plus s?rs se trouvent en Asie, en Europe et en Océanie, où les taux d'homicides sont respectivement de 2,3, 3,0 et 2,8 - bien en dessous de la moyenne mondiale de 6,1, selon l'Etude mondiale sur les homicides 2019 de l'ONU.
Le taux d'homicides en Afrique, soit 13,0, était inférieur à celui des Amériques (17,2), qui avait le pourcentage le plus élevé en 2017 depuis le début de la collecte de données fiables en 1990, a indiqué l'ONUDC, tout en signalant d'importantes lacunes pour certains pays africains.
Une constance depuis le début du siècle est le lien entre le crime organisé et les morts violentes, selon le rapport.
Le crime à lui seul était responsable de 19% de tous les homicides en 2017 et a causé "beaucoup plus de morts dans le monde que les conflits armés et le terrorisme réunis", a déclaré Yury Fedotov, directeur exécutif de l'ONUDC.
Comme les conflits violents, la criminalité organisée "déstabilise les pays, sape le développement socioéconomique et érode l'état de droit", selon l'ONUDC, tandis que M. Fedotov a insisté sur le fait que si la communauté internationale ne prend pas de mesures décisives, "l'objectif 16 des objectifs du développement durable, à savoir réduire sensiblement d'ici 2030 toutes les formes de violence et le taux de mortalité y afférent ne pourront être atteints".
Afin d'aider les gouvernements à lutter contre l'homicide, le rapport de l'ONUDC identifie plusieurs facteurs du problème, outre la criminalité organisée. Il s'agit notamment des armes à feu, des drogues et de l'alcool, des inégalités, du ch?mage, de l'instabilité politique et des stéréotypes sexistes.
L'étude souligne également l'importance de s'attaquer à la corruption, de renforcer l'Etat de droit et d'investir dans les services publics - en particulier l'éducation - qui sont "critiques" pour réduire la criminalité violente, insiste-t-elle.
Soulignant le large champ d'application du rapport - qui couvre tout, de la violence meurtrière des gangs impliquant des armes à feu aux liens avec l'inégalité et les meurtres liés au genre - M. Fedotov a affirmé qu'il est "possible" de s'attaquer à la menace des réseaux criminels par des politiques "ciblées".
Il s'agit notamment de l'engagement communautaire et des patrouilles de police, ainsi que de la réforme des services de police, dont l'objectif est de renforcer la confiance de la population locale dans les policiers.