Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré lundi s'être entretenu par téléphone avec le chef d'Etat fran?ais Emmanuel Macron, pour discuter de la question du cessez-le-feu dans la région syrienne de la Ghouta orientale.

"Nous avons examiné la question en détail avec M. Macron", a affirmé M. Erdogan à la presse à Istanbul, juste avant de partir pour une visite de cinq jours en Afrique.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté dimanche une résolution demandant un cessez-le-feu d'au moins 30 jours en Syrie, pour permettre à l'aide humanitaire de parvenir à la population et pour pouvoir évacuer de toute urgence les malades et les blessés.

M. Erdogan a annoncé qu'en dépit de cette résolution de l'ONU, le cessez-le-feu n'avait pas été appliqué dans la Ghouta orientale, une enclave rebelle assiégée à l'est de Damas, la capitale syrienne.

"Les combats se poursuivent dans toute leur brutalité", a déclaré le dirigeant turc.

La veille, le gouvernement turc a par ailleurs affirmé que la résolution du Conseil de sécurité ne s'appliquait pas aux opérations militaires turques dans la région syrienne d'Afrin, dans la mesure où celles-ci étaient "dirigées contre des terroristes".

La Turquie a en effet lancé une offensive militaire dans la région d'Afrin le 20 janvier, dans le but d'en expulser les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée par Ankara comme un groupe terroriste affilié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte contre l'Etat turc.

Selon le bureau de la présidence fran?aise, M. Macron a déclaré à son homologue turc que "la trêve humanitaire s'appliquait à l'ensemble de la Syrie, y compris à Afrin, et devait être appliquée partout et par tous dans les plus brefs délais pour mettre fin à la spirale de la violence".

"La Résolution 2401 de l'ONU est liée à un processus qui porte sur un cessez-le-feu dans la région de la Ghouta orientale en Syrie", a quant à lui affirmé M. Erdogan.

Selon la Résolution 2401, le cessez-le-feu ne s'applique de fait pas aux opérations militaires dirigées contre l'Etat islamique, al-Qa?da, le Front al-Nosra et leurs associés, ainsi qu'aux autres groupes terroristes désignés par le Conseil de sécurité.

Les Etats-Unis ont entra?né et armé les YPG pour en faire une force efficace sur le terrain dans leur combat contre l'Etat islamique, provoquant la colère de la Turquie et jetant un froid dans les relations bilatérales.