Le chef de la faction du Parti social-démocrate (SPD) au sein du parlement fédéral allemand, Thomas Oppermann, a attaqué la politique d'immigration de la chancelière Angela Merkel (CDU) vendredi dans une interview accordée au journal allemand Die Zeit.

"Mme Merkel ne veut pas résoudre le problème des réfugiés, car elle n'a pas de réponse", a affirmé M. Oppermann.

Les problèmes posés par l'arrivée des réfugiés et des migrants depuis 2015 ne peuvent être ignorés et nécessitent des réponses, d'après M. Oppermann. En laissant le sujet aux forces populistes comme le parti de droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), le gouvernement risque de renforcer les forces anti-démocratiques et intolérantes dans la société allemande.

M. Oppermann a salué les propositions formulées par le leader de son parti, Martin Schulz, pour attribuer les fonds de l'Union européenne aux pays qui ont accepté les réfugiés et couper les financement de ceux qui ont refusé de participer aux mesures relatives au partage du fardeau.

"M. Schulz veut proposer des avantages pour que les communautés de toute l'Europe acceptent des réfugiés. Mme Merkel a participé à de nombreux sommets européens, mais la distribution des réfugiés en Europe ne fonctionne toujours pas", a-t-il poursuivi.

Plus important encore, l'Allemagne a urgemment besoin d'une nouvelle loi sur l'immigration, d'après M. Oppermann. Le SPD a formulé des propositions en faveur d'un "système de points", selon lequel les migrants seraient choisis selon leur adéquation pour le marché allemand du travail.

Pour M. Oppermann, il est important de distinguer clairement les demandeurs d'asile et les migrants.

"L'asile concerne ceux qui ont besoin de nous, une loi sur l'immigration pour ceux dont nous avons besoin", a-t-il expliqué à Die Zeit, citant l'ancien chancelier Richard von Weizsaecker.

M. Oppermann a souligné que la migration devrait être organisée de manière à recevoir le soutien de la majorité des Allemands.

Près d'un million de personnes sont entrées dans le pays en 2015.