Vendredi, des centaines de personnes ont manifesté à Istanbul et à Ankara contre la mise à pied de 330 universitaires soup?onnés d'avoir des liens avec des organisations terroristes.

Environ 500 manifestants, principalement des chercheurs et des étudiants, se sont réunis à Istanbul, devant l'entrée de la prestigieuse Université de Bogazici, pour dire ''non'' à la répression que continue d'exercer le gouvernement à l'encontre des chercheurs et mettre en cause les licenciements ''injustes et illégitimes.''

Les manifestants ont entonné des slogans pour critiquer l'usage du pouvoir fait par le gouvernement pour neutraliser non seulement ceux qu'il soup?onne d'avoir des liens avec des organisations terroristes mais aussi ses opposants.

Les chercheurs récemment mis à pied s'ajoutent aux 4 464 fonctionnaires congédiés mardi en vertu d'un nouveau décret-loi promulgué dans le cadre de l'état d'urgence instauré peu après le coup d'état de juillet dernier.

Dans la capitale, Ankara, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les universitaires qui avaient organisé une manifestation devant un batiment de l'université d'Ankara pour dénoncer le décret gouvernemental, a rapporté un média local.

Certains des chercheurs ont été mis à pied parce qu'ils sont soup?onnés d'avoir des liens avec M. Fethullah Gulen, un prédicateur turc qui vit aux Etats-Unis et est accusé d'avoir fomenté le coup d'état avorté en juillet dernier, et d'autres parce qu'ils ont signé une pétition appelant à une reprise des négociations de paix avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon les articles publiés dans la presse.

Créée par M. Gulen, le ''Mouvement Gulen'', ainsi que le PKK, ont été inscrits par Ankara sur sa liste des groupes terroristes.

Quelque 140 000 personnes ont été arrêtées ou licenciées dans le cadre de la purge mise en ?uvre au lendemain de la tentative de coup d'état, principalement au sein de l'armée, de la police, des instances judiciaires, des services gouvernementaux et des écoles.