Dernière mise à jour à 08h42 le 18/01
Des millions de filles et de gar?ons subissent des violences dans le cadre scolaire chaque année, selon un nouveau rapport présenté par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et l'Institut de prévention de la violence scolaire de l'Université féminine Ewha (Séoul, République de Corée) dévoilé mardi lors d'un colloque international, a indiqué l'Unesco ce mardi dans un communiqué de presse.
Le rapport intitulé "Mettre fin aux tourments : s'attaquer au harcèlement, de la cour de récréation au cyberespace" présenté le 17 janvier à Séoul lors du Colloque international sur les violences et le harcèlement à l'école, montre que la violence à l'école na?t de rapports de force inégaux souvent renforcés par des stéréotypes et des normes liées au genre, l'orientation sexuelle ainsi que d'autres facteurs qui contribuent à la marginalisation tels que la pauvreté, l'identité ethnique, ou encore la langue.
Lors d'un sondage réalisé en 2016 auprès de 100 000 jeunes de 18 pays portant sur leur expérience du harcèlement scolaire,25% des élèves intérrogés ont répondu avoir été harcelés en raison de leur apparence physique, 25% à cause de leur genre ou de leur orientation sexuelle et 25% en raison de leur ethnicité ou origine nationale, selon le rapport.
La violence et le harcèlement à l'école, qu'il s'agisse du harcèlement physique, psychologique ou sexuel, ont un impact négatif démontré sur l'apprentissage des élèves ainsi que sur leur santé mentale et émotionnelle, a souligné l'Unesco dans un communiqué de presse.
Plusieurs études, citées dans un rapport récent de l'UNESCO, montrent que les enfants et les jeunes qui sont victimes de harcèlement homophobe présentent un risque accru de stress, d'anxiété, de dépression, d'estime de soi dégradée, de marginalisation, d'autodestruction et de pensées suicidaires.
"La violence et le harcèlement à l'école constituent une violation grave du droit à l'éducation", a déclaré la directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, ajoutant que "le colloque et le rapport s'inscrivent dans le cadre des efforts de l'UNESCO pour faire en sorte que les écoles et les autres lieux d'apprentissage soient s?rs pour tous".
Le Rapport recommande que des mesures soient prises pour faire face à la violence et au harcèlement à l'école, notamment pour renforcer la capacité de la direction des établissements à agir, améliorer la sensibilisation, impliquer les élèves et les adolescents, renforcer la formation des personnels enseignants, mettre en place des systèmes d'alerte et développer la collecte de données.
"La première étape pour prévenir la violence et le harcèlement à l'école est de comprendre l'étendue et la nature du problème, notamment l'exposition croissante au harcèlement en ligne lié à la croissance rapide de l'accès à internet et à d'autres technologies", a déclaré le Pr. You Kyung Han, directrice de l'Institut de prévention de la violence à l'école à l'Université féminine Ewha, ajoutant que la menace généralisée que représentent la violence et le harcèlement à l'école est un défi pour tous les pays et des efforts mondiaux sont nécessaires pour y faire face.