Dernière mise à jour à 08h54 le 01/12
A peine désigné candidat de la droite à l'élection présidentielle de 2017, à l'issue de la primaire, Fran?ois Fillon est devenu la cible favorite de ses opposants, notamment les responsables de gauche. En cause, son programme "radical et ultra libéral" qui divise jusqu'au sein de sa famille politique.
Dans une tribune intitulée : "Santé, combien vous co?tera le programme de Fran?ois Fillon", et publiée ce mercredi sur le site Huffingtonpost, la ministre fran?aise de la Santé, Marisol Touraine s'attaque au projet de réforme de la sécurité sociale que préconise dans son programme le candidat de la droite. .
Selon Mme Touraine, M. Fillon entérine avec ce projet, la fin de l'assurance maladie solidaire qui prend en charge "en fonction des besoins et non des moyens de chacun".
Transférer l'intégralité des soins courants aux complémentaires-santé, comme le propose M. Fillon, fera nécessairement exploser le montant des cotisations, a expliqué la ministre tout en soulignant que c'est la première fois dans son histoire que la droite assume de tourner le dos à la sécurité sociale.
La veille mardi 29, c'est le leader du Front de Gauche et candidat à l'élection présidentielle, Jean Luc Mélenchon qui a attaqué le même programme lors d'un meeting à Bordeaux en accusant Fran?ois Fillon de préparer "un coup d'Etat social".
"Sa politique c'est la destruction de la sécurité sociale, c'est la destruction du code du travail, c'est un coup d'Etat social", a déclaré à la presse, M. Mélenchon.
Beno?t Hamon, candidat à la primaire socialiste qualifie sur BFMTV, le projet de "violent et dangereux", et souhaite comme alternative un projet de gauche "sans équivoque face à une droite assumée".
Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, aussi ne cache pas sa déception. Sur son compte Twitter il compare une droite modérée à une droite ultra libérale.
"Fillon-Sarkozy bat Juppé-NKM (Nathalie Kosciusko-Morizet)... Une ultradroite liquide le dernier chiraco-gaulliste ! ", a-t-il écrit.
Les responsables de gauche ne sont pas les seuls préoccupés par le programme de Fran?ois Fillon, l'extrême droite aussi est très critique à l'endroit dudit projet ainsi que Emanuel Macron qui ne se réclame pour le moment d'aucun camp.
"C'est un projet qu'on appelait au Moyen Age une saignée (...) Fran?ois Fillon propose un retour en arrière, et pas un retour en arrière de 10 ou 15 ans mais de 120 à 130 ans", a déclaré sur RMC, le vice-président du Front National Florian Fillipot.
Même critique chez Emmanuel Macron qui a déclaré sur France2 que le candidat de la droite à l'élection présidentielle "a une vision de la société fran?aise que j'appelle un retour en arrière et qui n'est définitivement pas la mienne".
Dans sa propre famille politique, Fran?ois Fillon devra encore convaincre ses camarades qui ne sont pas très convaincus de son programme. Il s'agit notamment des proches du maire de Bordeaux Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, d'anciens candidats à la primaire qui ont battu campagne autour d'un programme plus ouvert.
Le centre également, partenaire historique de la droite, émet de sérieux doutes sur le projet de Fillon. C'est par exemple le cas du président du Modem, Fran?ois Bayrou qui a indiqué dans un communiqué que le programme de Fillon "pose en réalité de nombreuses questions aux citoyens... qui devront trouver réponse".
Lundi dernier, plus de 130 jeunes de l'Union des démocrates et indépendants (UDI) ont déclaré dans une tribune soutenir la candidature d' Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017.
"Nous restons fidèle aux valeurs et aux idées qui ont motivé notre engagement à l'UDI, c'est pourquoi nous, dirigeants, cadres, élus, militants de l'UDI jeunes, apportons notre soutien à la dynamique En marche (Mouvement de Macron)", lit-on dans le communiqué de l'UDI jeunes.
Parmi les points décriés du projet de Fran?ois Fillon il y a la hausse de la TVA à 16 milliards d'euros, la fin de la durée légale du temps de travail, 100 milliards d'euros de réduction des dépenses publiques, la réforme de la sécurité sociale, la réécriture partielle du droit de la filiation concernant les couples homosexuels ou encore la suppression de 500000 postes de fonctionnaires sur cinq ans.