Le chef de file de l'opposition sud-coréenne, Moon Jae-in, a proposé dimanche que le gouvernement cesse temporairement de discuter du déploiement du bouclier antimissile américain THAAD. Son appel a été toutefois rejeté lundi par le parti au pouvoir.

L'ancien dirigeant du parti Minjoo, considéré comme l'un des probables candidats à la présidentielle de décembre 2017, a ajouté sur sa page Facebook que la présidente Park Geun-hye devait faire davantage d'efforts en vue de parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.

Chung Jin-suk, président du groupe parlementaire du parti Saenuri (au pouvoir), a répondu lundi que cette proposition servirait uniquement les intérêts de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), se disant dé?u des conceptions en matière de sécurité d'un probable futur candidat à la présidence.

Alors que la Corée du Sud a déjà choisi un site pour y installer une batterie THAAD, M. Moon a estimé que ce déploiement ne changerait rien à la situation, même en le retardant. Il a appelé le chef de l'Etat à avoir une vision plus large qui prenne en compte l'intérêt national.

Moon Jae-in avait été le rival de Mme Park lors de la présidentielle 2012, qui avait vu la fille de l'ancien président Park Chung-hee l'emporter. Il est aujourd'hui considéré comme le principal candidat potentiel de l'opposition pour l'élection de l'an prochain.

Les récents commentaires de M. Moon surviennent alors que la Chine et la Russie sont farouchement opposées au déploiement du THAAD sur le sol sud-coréen, jugeant qu'il risquerait de perturber les équilibres régionaux et causer du tort à leurs intérêts de sécurité. La décision de déployer le THAAD d'ici la fin 2017 dans le sud-est du pays avait été annoncée par Séoul et Washington en juillet dernier, en dépit des objections des pays voisins.

Pour M. Moon, résoudre la question du programme nucléaire de la RPDC passe par une dénucléarisation de la péninsule. Ceci ne pourra arriver que si Pyongyang gèle ce programme dans un premier temps, avant de l'arrêter définitivement. Pour cela, il faudra reprendre les efforts diplomatiques multilatéraux.

Pour l'heure, les discussions au sein du Groupe des six (RPDC, Corée du Sud, Chine, Etats-Unis, Russie et Japon) sont au point mort depuis 2008.