Dernière mise à jour à 09h27 le 03/09
Le procureur de la République de Paris, Fran?ois Molins, a annoncé que le parquet de Paris avait décidé vendredi d'un "durcissement considérable" de la politique pénale antiterroriste en France, dans une interview accordée au quotidien fran?ais Le Monde.
En "en criminalisant des dossiers correctionnels", les infractions liées au terrorisme seront passibles de peines de 20 à 30 ans contre 10 aujourd'hui, depuis la loi du 21 juillet 2016 relative aux "mesures de renforcement de la lutte antiterroriste", a déclaré M. Molins.
Selon lui, "l'affaiblissement de l'Etat islamique (EI) en zone irako-syrienne constitue un facteur qui renforce le risque d'attentat".
"On sera à un moment ou à un autre confronté au retour d'un grand nombre de combattants fran?ais et de leurs familles", a-t-il indiqué soulignant "une accélération des dossiers de jeunes filles mineures, avec des profils très inquiétants, des personnalités très dures. Elles sont parfois à l'origine de projets terroristes qui, sur le plan intellectuel, commencent à être très aboutis".
Les femmes de retour de Syrie et d'Irak seront interpellées et placées en garde à vue systématiquement, a-t-il indiqué.
Désormais "toutes les personnes parties sur zone depuis janvier 2015 ayant participé à des combats, des patrouilles ou à la police islamique avec l'EI ou le Front Al-Nosra devenu Fatah-Al Sham" seront considérées par la justice fran?aise comme "participant à une association de malfaiteurs". Ces faits seront passibles de 30 ans de réclusion contre 20 auparavant.
L'objectif de ce reclassement juridique des condamnations est de "protéger la société en laissant plus longtemps en prison" les personnes radicalisées rentrant de Syrie, a expliqué Fran?ois Molins.
Le procureur a en revanche déclaré que la détention de personnes fichées "S", demandée par plusieurs personnalités politiques dont l'ancien président Nicolas Sarkozy, était "absolument impossible" et "contraire au 'socle de l'Etat de droit'".