Dernière mise à jour à 08h23 le 06/07
Le gouvernement fran?ais a de nouveau recouru ce mardi à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le projet de loi travail, en seconde lecture à l'Assemblée nationale.
Le Premier ministre fran?ais Manuel Valls qui a engagé la responsabilité de son gouvernement sur le vote en nouvelle lecture de ce projet de loi, en application de l'article 49, aliéna 3 de la Constitution, explique ce choix par la nécessité "d'avancer" .
"Mon gouvernement est déterminé à avancer parce que les stratégies des uns et des autres à moins d'un an de l'échéance présidentielle ne doivent pas bloquer le pays. Avancer parce que c'est l'intérêt général", a déclaré M. Valls cet après-midi à l'Assemblée nationale.
Selon lui, le gouvernement a un devoir de conduire des réformes dont le pays a besoin pour qu'il soit plus fort face à une concurrence internationale " qui ne fait aucun cadeau" et pour que les entreprises fran?aises aient plus de souplesse afin d'investir et créer de nouveaux emplois.
Mais ces arguments de M. Valls ne satisfont pas les députés du Front de gauche, opposés au projet de loi Travail. Ils dénoncent de nouveau le recours au 49.3 et annoncent une motion de censure contre le gouvernement.
"Il (Valls) ne veut pas le débat dans l'hémicycle parce qu'il sait qu'il est minoritaire. On a encore un coup de force, un déni de démocratie. Nous sommes déterminés (communistes, écologistes, frondeurs) et allons travailler à déposer une motion de censure ", a expliqué sur BFMTV, No?l Mamère, député Ecologie Les Verts.
Pour André Chassaigne, président du groupe Gauche démocrate et républicaine, faire preuve de courage c'est voter cette motion de censure de gauche. "Parce que, dit-il, nous n'avons plus grand chose à faire avec un gouvernement qui tourne le dos à toutes ses promesses de campagne".
Le Front de gauche avait tenté sans succès de déposer une motion de censure contre le gouvernement lors de la première lecture du projet de loi Travail, à l'Assemblée nationale. Le dép?t d'une motion de censure nécessite 58 signatures et, la première tentative du Front de gauche de "renverser" le gouvernement n'a pu recueillir que 56 signatures.
Ce nouveau recours au 49.3 et la 12ème manifestation des syndicats et organisations de jeunesses contre le projet de loi, intervient au même moment.
A Paris, ils étaient 6500 à 7500 manifestants selon la préfecture de police, 45000 estiment les syndicats. En plus de réclamer le retrait du projet de loi, les manifestants ont dénoncé le recours au 49.3.
"Ce n'est pas nous qui passons les textes en force mais ceux qui sont en situation de faiblesse. Nous disons à ceux qui utilisent le 49.3 pour essayer de passer en force qu'il faut savoir écouter le peuple", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
Les syndicats et organisations de jeunesses indiquent dans un communiqué que " le gouvernement reste sourd aux propositions, particulièrement destinées à établir de nouveaux droits et à lutter contre le dumping social".
Les syndicalistes appellent alors à poursuivre la mobilisation contre ce projet de loi et, "conviennent de se retrouver le 8 juillet afin de discuter des suites à donner après le débat parlementaire ", lit-on dans le communiqué.
La lecture définitive du projet de loi Travail est prévue le 20 juillet à l'Assemblée nationale, après un retour au Sénat, le 18 juillet.