Dernière mise à jour à 09h16 le 06/06
Dimanche, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé Berlin à répondre de l'Holocauste commis par l'Allemagne.
Ce mouvement de colère du président turc était une réponse à la résolution votée par l'Allemagne pour reconna?tre le massacre des Arméniens par l'Empire Ottoman comme étant un "génocide".
"L'Allemagne, je le répète, doit d'abord répondre de l'Holocauste", a déclaré M. Erdogan à Istanbul, en référence au massacre des Juifs par l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
"Comment avez-vous pu exterminer des centaines de milliers de Namibiens ? Vous devez également répondre de cela", a-t-il encore demandé au cours d'une allocution prononcée à l'université Sabahattin Zaim.
Le massacre des populations Héréro et Nama, perpétré par l'Empire allemand au cours de la Guerre des Héréros de 1904-1907 en Afrique du Sud-Ouest, dans ce qui est aujourd'hui la Namibie, est considéré comme le premier génocide du 20e siècle.
La résolution allemande relative au massacre des Arméniens a été votée jeudi par la Chambre basse du Parlement allemand, provoquant immédiatement l'indignation en Turquie.
L'Arménie et la Turquie sont en profond désaccord quant aux événements survenus en Arménie durant la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle 1,5 million d'Arméniens auraient supposément été tués par les Turcs ottomans en 1915.
La Turquie rejette ces allégations de massacre, tandis qu'une vingtaine de pays à travers le monde reconnaissent ces événements comme un génocide.
En réponse à la résolution allemande, la Turquie a rappelé son ambassadeur à Berlin. Le président Erdogan et le Premier ministre Binali Yildirim ont tous deux vivement critiqué le texte voté par l'Allemagne.
Au cours d'un discours prononcé dimanche, le président turc a encore souligné que l'Allemagne était le dernier pays au monde à pouvoir parler de "génocide".
M. Erdogan a une fois de plus invité les historiens, archéologues et parlementaires allemands à se rendre en Turquie pour y enquêter, soulignant que la Turquie aurait le courage de faire face à son passé si jamais il était établi que les massacres arméniens étaient bien un génocide.